J’ai souvent insisté sur la crédibilité de la stratégie proposée dans cet article. S’il est beaucoup question de mobiliser les acteurs locaux, ceux-ci se lassent d’être sollicités sur les mêmes sujets, en permanence et sans résultat.
S’agissant des documents stratégiques, Mayotte a fait figure de précurseur, en proposant à l’État d’élaborer un tel texte. Deux ans ont été nécessaires pour rédiger le plan Mayotte 2025, portant sur dix ans, qui a été signé par tous les acteurs, en particulier par le Premier ministre, les parlementaires, le président du conseil général ou le président du Conseil économique, social et environnemental. Les acteurs locaux souhaitent avant tout que cette parole commune soit respectée. Comment les inviter à refaire les mêmes exercices si des documents solennellement signés et actés ne sont pas mis en oeuvre, d’autant que la signature du Premier ministre n’engage manifestement pas l’ensemble des ministères, qui considèrent que son contenu n’est pas arbitré ? Aussi, par cohérence, nous devons prendre en compte ce qui est fait. Cela vaut pour ce document, comme pour le plan d’avenir pour la Guyane ou pour celui de la Polynésie, s’ils sont acceptés. C’est par le respect de la parole donnée que l’on pourra mobiliser les acteurs et, chemin faisant, prendre en compte plus nettement l’égalité sociale dans le département de Mayotte, un sujet souvent évité.