Dans ce domaine, je ne sais pas ce qu’est la prédication subversive. Permettez-moi, madame la députée, de citer Portalis, le fondateur du code civil en 1805 : « les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires ».
Le 13/10/2016 à 20:28, laïc a dit :
J'ai entendu M. Urvoas tenter d'expliquer en séance à l'assemblée, le 13 octobre 2016 (il n'y avait d'ailleurs quasiment personne dans les rangs de l'Assemblée, sur l'un des sujets phares qui va décider de l'élection présidentielle et de l'adhésion ou non des Français au FN...) pourquoi il ne savait pas ce qu'était la prédication subversive. Et pour cela, il ose un exemple (de mémoire) : "si le Pape ou un membre du clergé dit qu'il est contre la contraception, et qu'il invite les fidèles à refuser la contraception pendant le sermon à la messe, vais-je devoir considérer ce prêche comme subversif ?"
Or le refus de la contraception n'est pas une entorse à la loi pénale. On peut tout à fait, à titre privé, refuser la contraception, pour plein de motifs, certains pourront avancer que la pilule donne le cancer, que l'on ne joue pas impunément avec les hormones, etc.. Il n'y a là rien d'illégal. Ce qui serait illégal en revanche, ce serait de menacer les femmes qui prennent des contraceptifs, car alors il y aurait, selon l'article 35 de la loi de 1905, appel à soulever une partie de la population (les catholiques engagés) contre une autre, les femmes qui prennent la pilule. Et là l'infraction à la loi de 1905 est claire, la prédication subversive est prouvée, tandis que le seul appel à refuser la contraception, n'étant pas une atteinte à la loi, n'est pas une prédication subversive.
Donc, si M. Urvoas veut se donner la peine de réfléchir, il trouvera facilement ce qui classe la prédication comme étant subversive de celle qui ne l'est pas. Mais M. Urvoas veut-il vraiment savoir si la prédication est subversive ? N'est-il pas finalement plus commode, pour un pouvoir qui se veut accommodant avec l'islam, de ne pas chercher à entrer dans le détail des prédications, et à ne définir les prédications comme étant subversives que celles qui appellent clairement au terrorisme, à mettre des bombes dans les trains, à finalement entrer dans le jeu d'un islam qui n'est terroriste que dans la caricature, façon bien pratique pour occulter les multiples prédications subversives qui n'appellent pas néanmoins au terrorisme caractérisé.
Donc c'est à l'Etat de prendre ses responsabilités, de faire en sorte que les Français aient confiance dans le pouvoir pour réprimer les prédications subversives, toutes les prédications subversives, même celles qui sont un tout petit peu subversives, et de faire par là en sorte que, par dépit de ne pas voir la loi appliquée, parce que l'Etat ne sait plus subitement ce qui est subversif de ce qui ne l'est pas, les Français ne se tournent vers le FN qui, par ses discours plus guerriers, laisse supposer qu'il matera le terrorisme, alors que la seule application tranquille et honnête de la loi déjà existante (là-dessus je suis d'accord avec M.Urvoas) est largement suffisante pour en finir avec l'intégrisme islamique.
Le 07/10/2016 à 11:50, laïc a dit :
"Dans ce domaine, je ne sais pas ce qu’est la prédication subversive."
Je suis choqué qu'un ministre de la justice puisse dit une chose pareille. Si M. Urvoas ne sait pas où commence la transgression de la loi en matière de respect de l'autre, ou d'appels au crime, à la haine et à la discrimination, quelle crédibilité aura-t-il auprès des Français pour faire appliquer les lois qu'il vient de citer, et quelle influence aura-t-il auprès des tribunaux pour les encourager à appliquer les articles 35 de loi de 1905 et 23 (on n'ose même plus penser au 24 dans ces conditions...) de la loi de 1881 ? C'est n'importe quoi.
"Je vous cite les lois, mais je ne sais pas ce qui va les transgresser" c'est plus que regrettable comme réflexion.
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