Après le vote relatif à l’ASPA, il ne faudrait pas donner le sentiment que ce texte se vide. Je crains en effet que l’on n’entende toute sorte d’observations allant dans ce sens. Or, après la prise en charge du transport du corps après un décès survenu au cours ou à la suite d’une évacuation sanitaire, vous venez de prendre une décision majeure.
Nos territoires ont subi le « baby DOM ». On a dégonflé démographiquement la Martinique, la Guadeloupe et La Réunion simplement parce que les conditions économiques n’étaient pas favorables. En même temps, on a créé un grave problème de natalité, de démographie et de fécondité.
En Martinique, l’évolution démographique ne permet pas le renouvellement de la population. Ce n’est pas le cas de La Réunion, qui comptera bientôt un million d’habitants, ni de Mayotte, dont la population augmente très rapidement, comme celle de la Guyane, où il faut construire chaque année un collège ou un lycée.
Chez nous, en revanche, ce serait plutôt l’inverse. Certains – l’État peut-être, mais certainement pas moi – demanderaient presque qu’on en démolisse ! Il est vrai que la Martinique connaît une chute démographique : en à peine quatre ans, sa population est tombée de 400 000 habitants à quelque 381 000. On compte 6 000 personnes de moins par an, ce qui pose un vrai problème.
Dans le même temps, il y a en métropole 200 000 à 300 000 Martiniquais issus de la troisième génération, arrivée dans les années soixante ou soixante-dix. Que faire ? Va-t-on rester les bras croisés ? Non, il faut prévoir des dispositifs pour inciter à retrouver de l’énergie, en termes de fécondité.
On peut le faire non seulement en encourageant les familles à avoir plus d’enfants, mais aussi en incitant les jeunes à revenir pour apporter leur puissance. Car ce n’est pas à soixante-dix ans que l’on fait des enfants, n’est-ce pas, monsieur Fruteau ?