Intervention de Jean-Michel Baylet

Séance en hémicycle du 10 octobre 2016 à 16h00
Modernisation développement et protection des territoires de montagne — Présentation

Jean-Michel Baylet, ministre de l’aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités territoriales :

Monsieur le président, madame la présidente de la commission des affaires économiques, chère Frédérique Massat, mesdames les rapporteures de la commission des affaires économiques, chère Annie Genevard, chère Bernadette Laclais, madame la rapporteure pour avis de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, chère Béatrice Santais, mesdames et messieurs les députés, que je remercie pour vos applaudissements nourris a priori – c’est rare et j’y suis sensible –, la montagne est tout à la fois majestueuse, mystérieuse et magique.

De tout temps, elle a exercé sur les hommes une forme de fascination, mêlée de crainte et d’attirance. Elle a même parfois, dans certaines civilisations, pu faire l’objet d’une vénération. De sorte que, lorsque nous l’admirons, nous éprouvons la même sensation que Victor Hugo lorsqu’il découvrit le cirque de Gavarnie – que vous connaissez bien, madame la députée des Hautes-Pyrénées. La vue de cet amphithéâtre naturel, d’ailleurs inscrit depuis 1997 au patrimoine mondial de l’humanité, lui avait inspiré les lignes suivantes : « C’est une montagne et une muraille tout à la fois. C’est l’édifice le plus mystérieux du plus mystérieux des architectes ; c’est le Colosseum de la nature ».

Ces territoires grandioses se caractérisent aussi par leur rudesse et sont parfois inhospitaliers. Historiquement, ils ont constitué une frontière, autant qu’un refuge. Par leurs paysages et leurs richesses naturelles, ils participent donc grandement au patrimoine commun de la nation. Mais, plus prosaïquement, leur environnement est aussi marqué par d’importantes contraintes, qu’elles soient géographiques, climatiques ou liées aux risques naturels. Ces univers reposent donc sur des équilibres fragiles, et ils sont d’ailleurs les plus affectés par les conséquences du changement climatique.

Ces conditions de vie, plus difficiles qu’ailleurs, ont contribué à forger le caractère de ceux qui habitent la montagne, et à leur transmettre des valeurs communes de respect, de solidarité et de dépassement. Je sais, pour la pratiquer assidûment, que la montagne n’est pas un territoire comme les autres. Elle n’est d’ailleurs pas uniforme, mais englobe des espaces très divers. Mais, au-delà de la puissance et de la beauté qu’ils inspirent, ces milieux, du fait de leur fragilité, de leurs contrastes et de leur sensibilité, appellent une attention sans cesse renouvelée. Il est donc de notre devoir de répondre aux évolutions rapides que connaît notre société et aux besoins des populations qui vivent sur ces territoires.

Mesdames et messieurs les députés, telle est l’ambition que je veux donner à ce second acte de la loi Montagne.

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