Intervention de Laurent Wauquiez

Séance en hémicycle du 10 octobre 2016 à 16h00
Modernisation développement et protection des territoires de montagne — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Wauquiez :

Vous le savez, les élus de la montagne ont l’habitude de dire qu’entre nous, le premier parti est d’abord celui de la montagne. J’espère que ce dossier ne se mettra pas en travers de la route et que nos discussions permettront d’aboutir, car c’est le seul point d’achoppement ; mais il est important.

Pour le reste, cette loi nous parle, parce qu’elle rappelle que la montagne est une chance pour la République : vous y avez veillé vous-même, à travers des articles qui sont très clairs. Nous ne demandons pas l’aumône, nous ne demandons pas juste la compensation du handicap naturel, comme cela était le cas dans la première loi sur la montagne, celle de 1985. Ce projet est différent parce qu’il reconnaît que la montagne représente d’abord un potentiel, une chance, des territoires qui peuvent apporter leur dynamisme.

Ce sur quoi porte ce texte, c’est sur la volonté de valoriser nos atouts. C’est son premier aspect, qui me semble central.

Le deuxième réside dans la volonté de nous donner une autonomie de développement. La montagne n’est pas une réserve d’indigènes. Les montagnards demandent à pouvoir décider eux-mêmes de leur sort, au lieu d’être les otages d’une politique appliquée depuis Paris. C’est là aussi une approche complètement différente, souvent défendue par mon collègue Lassalle qui porte avec force la voix de la montagne.

Dans ce projet, il y a des acquis au plan théorique, des avancées concrètes et des points sur lesquels nous souhaitons encore progresser.

Les acquis sont importants. La loi parle non seulement d’adaptation, mais d’expérimentation : c’est un changement profond dans la conception de la loi. Jusqu’alors nous avions une loi marquée au fer du centralisme parisien et caractérisée par l’incapacité de nos administrations centrales à accepter et à comprendre qu’on pouvait faire des expérimentations différenciées sur le territoire. Vous avez fait avancer cette idée et vous l’avez inscrite dans la loi. Nous ne nous bornons pas au principe d’adaptation, nous pouvons dire : « Toutes les lois ne sont pas les mêmes sur le territoire de la République », ce qui n’affaiblit en rien notre conception commune de ce que doit être la République.

Deuxième point important, je l’ai dit : nous parlons de développement économique, de progrès, d’innovation. Les territoires de montagne ne sont pas des territoires archaïques, ce sont des territoires d’innovation, d’initiative, de prise de risque. C’est cette dimension que vous avez su reconnaître et nous vous en sommes très reconnaissants.

Au delà de ces acquis, les montagnards aiment les choses concrètes. Les avancées sont là, sur des sujets de vie quotidienne : l’école, les saisonniers, la pluri-activité, la téléphonie et internet. Comment ne pas relever à quel point il est indigne que dans les grandes villes, internet soit installé à très haut débit gratuitement et immédiatement, alors que dans des territoires de montagne, avec les contraintes qui sont les nôtres, nous soyons obligés de payer et d’attendre ?

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