Intervention de Frédéric Roig

Séance en hémicycle du 10 octobre 2016 à 16h00
Modernisation développement et protection des territoires de montagne — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Roig :

Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission, mesdames les rapporteures, mes chers collègues, nous sommes réunis aujourd’hui pour débattre du projet de loi de modernisation, de développement et de protection des territoires de montagne.

Nous le savons, les territoires ruraux, et particulièrement les zones de montagne, présentent des aspects spécifiques sur le territoire français : pleines de richesses, ces zones subissent aussi de nombreuses contraintes liées à leur nature même. Pour compenser ces handicaps, après la loi fondatrice de développement et de protection de la montagne de 1985, l’actualisation d’une législation adaptée était nécessaire et attendue par l’ensemble des acteurs montagnards : c’est tout l’objet du projet de loi que nous examinons.

Transversal, celui-ci donne les outils pour penser l’avenir et valoriser les massifs montagneux, secteurs stratégiques au grand potentiel de développement sur de multiples plans : économique, environnemental et social, mais aussi touristique.

Il s’agit tout d’abord, avec ce texte, de réaffirmer la particularité des territoires montagneux et de leurs enjeux spécifiques. La reconnaissance de ces particularités géographiques et des « handicaps naturels » permet de poser comme objectif d’intérêt national le développement équitable et durable de la montagne. Je veux saluer tous ceux qui, au quotidien, participent au développement de ces territoires, qu’il s’agisse des agriculteurs, des artisans, des professionnels du tourisme, des chasseurs ou des pêcheurs.

Dans le sud du Massif central, nous avons obtenu l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO, comme paysages culturels, des Causses et des Cévennes. Le développement de l’agropastoralisme permet de conforter l’agriculture, l’entretien de l’espace, la préservation de l’environnement et le renforcement du tourisme. Les parcs naturels, nationaux et régionaux, ainsi que les grands sites, contribuent à la dynamique économique de la montagne.

C’est la raison pour laquelle il faut soutenir les acteurs. Je pense en particulier au problème spécifique du défrichement, pour lequel, je l’espère, une solution sera trouvée au cours de l’examen des articles. Si la loi d’avenir pour l’agriculture a permis des avancées notables sur le sujet, des assouplissements en zone de montagne pourraient être mis en place, dans l’esprit de ce texte qui concilie soutien de l’emploi et préservation de l’environnement. Ces éléments sont essentiels pour maintenir une agriculture performante, productrice de qualité, notamment à travers les produits d’appellation d’origine, tels que le Pélardon ou le Roquefort dans le sud du Larzac – chers aussi à mon collègue Arnaud Viala –, mais aussi les vins du Pic Saint-Loup ou des terrasses du Larzac. La proposition de loi relative à l’ancrage territorial de l’alimentation, en cours d’examen, favorisera la mise en place de circuits courts.

Le soutien aux acteurs qui font vivre nos massifs passe aussi par la lutte contre les prédateurs, en particulier les loups, dont le nombre et les attaques sont en croissance, de même que les zones touchées. La présence du loup est totalement incompatible avec l’agropastoralisme : je ne veux pas que le loup remplace nos éleveurs.

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