Intervention de Michel Destot

Réunion du 4 octobre 2016 à 16h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Destot :

Puis-je être iconoclaste ? Permettez-moi de commencer par faire observer que les procédures référendaires sont difficiles à manier, comme on l'a vu ces jours-ci en Colombie où, hélas, les Colombiens eux-mêmes ont refusé de ratifier l'accord de paix. Bien des promoteurs de référendums lors desquels les citoyens ne répondent pas vraiment à la question posée s'en mordent les doigts après coup.

Êtes-vous certains, monsieur le secrétaire d'État, que les trois scénarios que vous avez évoqués sont les seuls possibles ? Les négociations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni sont semble-t-il très complexes. M. Pascal Lamy, fin connaisseur de ces questions, me faisait remarquer qu'au-delà de la position de Mme May, l'une des difficultés majeures tient au fait que le Royaume-Uni est moins uni qu'on ne le dit : l'Écosse et l'Irlande du Nord n'ont pas sur cette question le même point de vue que l'Angleterre et le Pays de Galles. En trois ans, d'ici à 2019, il peut encore se passer bien des choses sur un plan politique, non seulement au Royaume-Uni mais aussi en Europe et aux États-Unis, qui pourraient modifier le contexte.

Comme le disait Mme la présidente, il faut au fond mener de pair le projet de recomposition de l'Europe qui, à l'évidence, devra fixer plusieurs niveaux d'intégration selon les pays, et la négociation avec le Royaume-Uni. Si nous sommes exigeants, nous ferons très vite apparaître aux Britanniques que ces négociations ne déboucheront pas sur un résultat qui leur sera très favorable. On peut alors penser que la population britannique réfléchira une seconde fois au vote qu'elle a émis lors du référendum sur le Brexit. Qu'en pensez-vous ?

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