Intervention de Michel Vauzelle

Réunion du 4 octobre 2016 à 16h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Vauzelle :

S'étant aperçu il y a quelques années que la France avait mal voté sur la Constitution européenne, on a fait en sorte de contourner ce choix du peuple. Ce qui se passe hélas en Colombie peut faire regretter le choix de recourir au référendum. Au Royaume-Uni, il semble que le petit peuple n'ait pas été à la hauteur de la noblesse des motivations de la City et de Londres. Dans ces conditions, on peut s'interroger sur la confiance qu'il est possible d'accorder au peuple par référendum. Peut-on même faire confiance au peuple lors des élections démocratiques ? Peut-être vaudrait-il mieux s'en remettre à la City, à certaines élites proches de nos amis américains et de nos amis européistes, comme dirait Hubert Védrine, qui sont prêts à pardonner leur erreur aux Anglais, à l'Europe du Nord, très anglophile, et à l'Europe de l'Est, atlantiste et très liée au Royaume-Uni ?

Plutôt que de profiter de cette occasion de bâtir sans les Britanniques une Europe cohérente et fondée sur une autre conception de la société européenne face à la mondialisation, ne pensez-vous pas que tout sera finalement fait – avec une exquise courtoisie et toute la bonne volonté de ceux qui tiennent beaucoup à la place du Royaume-Uni dans l'Europe, qui n'est pas une place ordinaire – pour que d'ici à quelques années, ce pays ne soit plus de jure dans l'Union, mais qu'il y soit de facto maintenu avec affection ?

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