Que se passera-t-il si aucun accord n'est conclu en mars 2019, à deux mois des élections européennes ? Je sais bien que le Conseil européen peut décider, à l'unanimité, de décider de prolonger la discussion mais il y a tout de même ce butoir : y réfléchit-on déjà ?
Ensuite, certes, on voit bien que les Britanniques pro-européens auraient envie que l'on revienne en arrière – et ils sont nombreux en Écosse et en Irlande –, en même temps, je ne crois pas qu'on doive encourager cette attitude qui prolongerait l'incertitude. Ce qui ne signifie pas que l'on doive fermer définitivement la porte à un retour de leur part : autant, dans un premier temps, il faut se montrer très ferme pour éviter de se laisser ballotter, autant, après qu'ils auront fait l'expérience de la sortie, il ne faudra pas les empêcher de revenir.
Enfin, en ce qui concerne le renforcement de l'union économique, sociale et fiscale, qu'allons-nous faire ? On voit bien qu'il existe des attentes très concrètes sur la relance de la croissance donc de l'emploi, des investissements, notamment dans les secteurs d'avenir. Je n'ai pas de doute sur notre détermination mais quand j'observe les très nettes réticences allemandes, comment les surmonter, sur qui s'appuyer ? Pourquoi ne pas exprimer davantage notre point de vue ? Que nous ayons à coeur de ne pas nous dissocier de l'Allemagne puisque notre entente est la condition pour que tout se passe dans de bonnes conditions, soit, mais l'Allemagne ne doit pas, de son côté, négliger les préoccupations françaises.