Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 18 octobre 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation à alep

Manuel Valls, Premier ministre :

J’ai eu l’occasion de les rencontrer ce matin avec les membres de votre groupe, monsieur le président Le Roux, et je sais, madame la présidente Guigou, que vous les recevrez également dans le cadre de la commission des affaires étrangères. J’adresse une nouvelle fois à cette délégation le salut fraternel non seulement du Gouvernement, après celui du Parlement, mais aussi, j’en suis convaincu, des Français, qui suivent la situation avec une profonde inquiétude et leur manifestent fraternité et soutien dans ces moments particulièrement tragiques.

Nous sommes tous bouleversés par la tragédie que subissent Alep et ses habitants. En France, mais pas seulement, elle suscite une profonde émotion et une profonde compassion. Un débat sur le Levant se tient en ce moment même au Sénat, en présence du ministre des affaires étrangères, et nous aurons l’occasion, ici même, de discuter demain de la situation en Syrie et en Irak à l’occasion du débat sur nos opérations extérieures.

Quoi qu’il en soit, par-delà les clivages qui traversent cette assemblée, y compris parfois sur ces sujets, je ne doute pas qu’un même sentiment nous anime : le respect plein d’admiration pour l’action des Casques blancs, pour le dévouement sans limite des médecins d’Alep et pour le courage des comités civils, ces trois composantes de la société d’Alep représentées par la délégation assise dans les tribunes.

En répondant très concrètement à votre question, madame la députée, je lance un message plus large qui s’adresse aussi à vous très directement, citoyens d’Alep : la France ne vous abandonnera jamais, elle sera toujours à vos côtés, au nom de la liberté, de sa conception des droits de l’homme et des combats qu’elle a toujours menés contre la barbarie. Je le dis solennellement en ce lieu où bat précisément la démocratie : le combat pour sauver Alep est le combat de la France. Vous pouvez compter sur elle, même si c’est difficile. À vos côtés, vous pouvez compter sur elle pour exiger une nouvelle fois un cessez-le-feu et pas une trêve de quelques heures. Tel était le sens de la résolution présentée par la France au Conseil de sécurité.

Vous pouvez compter sur elle, comme vous me l’avez demandé ce matin, pour que l’aide humanitaire parvienne aux populations affamées et bombardées. Vous pouvez compter sur elle pour que soit organisée en toute sécurité l’évacuation des blessés. Vous pouvez aussi compter sur elle pour que les crimes de guerre commis à Alep soient dénoncés et poursuivis sans faiblesse. Vous pouvez enfin compter sur elle pour demander à nouveau à la Russie, qui est un grand pays, d’assumer pleinement ses responsabilités, au nom même de son rang, de son histoire et de l’idée que l’on peut se faire de la civilisation.

Il faut que les crimes commis à Alep cessent. Il faut un cessez-le-feu. Il faut renouer le dialogue afin d’instaurer enfin la paix et la démocratie. C’est l’appel de la France.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion