Monsieur le député, vous m’invitez à vous indiquer les conditions dans lesquelles nous allons procéder au démantèlement de la « jungle » de Calais. C’est maintenant une question de jours : nous arrivons en effet au moment où nous allons engager cette opération.
Comment allons-nous procéder ? Tout d’abord, en mettant à l’abri, dans des conditions dignes, relevant de la tradition de notre pays au regard du droit d’asile, ces femmes, ces enfants, ces personnes en situation vulnérable, qui se trouvent depuis des mois dans la boue et qui, si nous ne faisons rien, affronteront le froid dans quelques semaines.
Nous le ferons en mettant à leur disposition des centres d’accueil et d’orientation. Les 164 petites unités d’ores et déjà ouvertes sur le territoire national ont permis d’accueillir près de 6 000 personnes, dont 80 % ont accédé à l’asile.
C’est donc conformément à la tradition de l’asile, avec une volonté humanitaire de protection de ces personnes vulnérables, que nous allons engager ce démantèlement. Le juge administratif l’a bien compris puisqu’à travers le jugement qu’il vient de rendre, il a donné raison au Gouvernement.
Ensuite, se pose la question des mineurs isolés. J’ai engagé avec le gouvernement britannique une discussion extrêmement dure. Nous ne pouvons en effet pas, nous Français, mettre à l’abri 13 000 personnes relevant du droit d’asile sans que le gouvernement britannique ne prenne ses responsabilités s’agissant des mineurs isolés qui ont des liens avec la Grande-Bretagne. Je le dis à la représentation nationale : ces discussions avec la Grande-Bretagne avancent de façon très positive et nous serons en mesure d’organiser le départ vers ce pays d’enfants y ayant des liens familiaux. Je veux en remercier les autorités britanniques, avec lesquelles les discussions se poursuivent afin que nous allions au bout de ce cheminement.
Enfin, dans les prochaines semaines, nous aurons également à poursuivre, sur l’ensemble du territoire national, la reconduite vers leur pays d’origine de ceux qui ne relèvent pas de l’asile en France. Cela a notamment été le cas à partir de Calais : 1 500 personnes en situation irrégulière ont fait l’objet de telle mesures.