Madame la députée, samedi dernier, trois mois, jour pour jour, après l’effroyable attentat qui y a été perpétré, j’étais à Nice, avec le Président de la République, pour l’hommage national aux victimes. Nous leur avons dit le soutien, la solidarité et la fraternité nécessaires de l’État. Cette fraternité doit se donner les moyens politiques de son ambition, qui se traduit, au quotidien, par des actes.
Ce fut, à Nice d’abord, l’ouverture d’un espace et d’un lieu unique d’accueil des victimes, où se sont retrouvés, quelques heures seulement après le drame, les services dont je dispose, en particulier la cellule interministérielle d’aide aux victimes, la CIAV, dont je veux saluer le travail remarquable. Le fonds de garantie des victimes d’actes de terrorisme et d’autres infractions, le FGTI, était également présent sur place, ce qui a permis de verser les premières provisions dans les dix jours suivant l’attentat, ce n’est pas négligeable.
Par ailleurs, cet été, le Gouvernement a lancé un portail unique d’information et de déclaration : le site internet guide-victimes.gouv.fr, sur lequel les démarches peuvent être réalisées en ligne.
Je ne méconnais certes pas les critiques dont le FGTI fait l’objet. Les victimes ont en effet le sentiment que les mécanismes d’indemnisation sont opaques ; elles peuvent aussi se sentir incomprises par le fonds, qui, longtemps, n’a pas assez pris en compte leur détresse dans ses relations avec elles. Depuis ma nomination, j’ai engagé, en collaboration étroite avec le FGTI, un travail de refonte de ces relations avec les victimes, pour fluidifier et simplifier la procédure d’indemnisation : accompagnement personnalisé, accessibilité renforcée, simplification et humanisation des procédures. Je veux vous dire ici que ce travail doit être poursuivi pour redonner pleinement confiance dans ce service public et remettre la victime au coeur de l’indemnisation.
Aujourd’hui, sur le plan financier, le FGTI dispose des réserves suffisantes pour indemniser toutes les victimes. Mais, face à la succession d’attentats que connaît notre pays depuis 2015, et dans un souci de responsabilité, j’ai mené ces derniers mois une réflexion approfondie. Le Gouvernement annoncera dans les prochains jours les grands axes de cette réforme.