Au fond, je crois que tous les Français s'interrogent sur ce devoir de précaution, car il s'agit d'un changement radical. En effet, permettre à des couples homosexuels d'adopter un enfant, leur reconnaître ce droit dans un texte de loi, constitue un changement fondamental. Le souci de précaution est donc légitime.
Ce qui nous choque tous, c'est cette impression que le Gouvernement navigue à vue. Tout à l'heure, Bruno Le Roux nous a indiqué que la question du calendrier devrait être posée lors d'une séance de questions d'actualité.
Permettez-moi donc de vous rappeler que ce sujet a fait l'objet d'une question d'actualité posée au Premier ministre mardi par le président du groupe UMP, puis a de nouveau été posée mercredi par le président de l'UMP, le parti le plus important de l'opposition. Or, le Premier ministre n'a pas apporté la moindre réponse !
Par ailleurs, nous avons entendu, en provenance de l'étranger, une information qui vient contredire le calendrier qui nous a été exposé. Elle illustre de plus la contradiction régnant entre les membres du Gouvernement car, vous le savez, madame la ministre de la famille, vous n'êtes pas sur la même ligne que Mme la garde des sceaux.
Vous nous avez dit que l'adoption avait d'ores et déjà créé la possibilité d'avoir des enfants et que finalement, pour des couples hétérosexuels, ce sera la même chose qu'aujourd'hui. Or, ce n'est pas la même chose : Mme Taubira était beaucoup plus sur la ligne qui avait été définie. Alors où est la clarté ? De même, votre rapporteur s'est montré extrêmement flou sur ces questions.
Ainsi, le premier principe de précaution, que l'État devrait s'appliquer, c'est de définir clairement sa stratégie vis-à-vis de la nation française. Tous les Français qui ont participé à l'immense manifestation du 13 janvier l'ont appelé à indiquer quelle était réellement sa position. Voilà aussi un principe de précaution ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)