Intervention de Razzy Hammadi

Séance en hémicycle du 21 octobre 2016 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2017 — Article 18

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRazzy Hammadi :

Je suis inscrit sur l’article pour une raison simple. Nous avons eu l’année dernière un débat, d’ailleurs évoqué en commission, sur la stabilité et l’équité de la redevance audiovisuelle. La question qui nous est posée ici, avant même de savoir s’il est juste ou non de l’augmenter, fait partie de celles que des parlementaires peuvent aussi se poser. Nous avons encore le droit de susciter parmi nous quelques avis sur la façon dont les choses fonctionnent. Avant même de déterminer s’il faut ou non augmenter la redevance, il faut savoir si un tel projet va dans le bon sens. Or certains soubresauts médiatiques faits d’annonces dans des entrefilets de presse peuvent entre autres nous amener à nous interroger, ou en tout cas à être pour le moins précautionneux, à propos d’une augmentation budgétaire.

Celle-ci s’élève pour l’heure à près de 40 millions d’euros. Je rappelle que les indemnités de licenciement de quelques centaines de personnes se montent à 17 millions d’euros pour la seule année dernière. Cela fait cher l’emploi, surtout si on considère à quel point nous devons nous battre, comme au cours du débat précédent, pour obtenir quelques millions d’euros pour les emplois d’avenir ou les contrats de génération ! Je veux ramener un peu de mesure dans nos discussions. Il n’y a pas d’un côté des sujets sur lesquels on peut se passer de telles considérations et de l’autre des sujets sur lesquels on est à 5 ou 6 dix millions d’euros près et qui nous valent d’être qualifiés de dangereux irresponsables n’ayant pas pris la mesure de la dépense nouvelle que nous créons, d’autant plus qu’en l’espèce on fait payer la dépense nouvelle par tous nos concitoyens !

Deuxièmement, un autre point m’a beaucoup intrigué au point de m’amener à refuser l’augmentation de la redevance audiovisuelle : les récentes annonces faites en conseil d’administration de France Télévisions, notamment la suppression des actions de la Fondation France Télévisions à destination des quartiers, dont le budget est d’un peu plus de 400 000 euros. Cette information relayée par les syndicats n’a pas été démentie. Que sont 400 000 euros comparés à des indemnités de 17 millions d’euros, d’autant plus que le climat social n’est pas pour autant apaisé ? Et je n’évoque pas les stratégies hasardeuses, notamment en matière de plateforme VOD ! À titre personnel, j’estime que ce projet est loin d’être rassurant et ne va pas forcément dans le sens d’une majorité qui aurait un jour à discuter de la télévision publique dont nous voulons. S’il s’agit seulement d’augmenter le budget de la production, il me semble important que les parlementaires ici présents donnent leur avis sur ce point.

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