Intervention de Michèle Bonneton

Réunion du 19 octobre 2016 à 8h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Bonneton :

Les rigidités sont nombreuses en France, je suis bien d'accord avec vous, monsieur le député européen. Les rigidités sont liées au nucléaire, elles sont aussi dans les têtes : nous avons énormément de mal à imaginer un avenir différent du passé ou du présent. Ainsi, nonobstant la loi sur la transition énergétique et le fait que nous avons déjà limité la puissance de notre parc nucléaire, qui ne doit donc pas excéder son niveau actuel, nombreux sont ceux qui rêvent de relancer le nucléaire en France et dans le monde.

Le problème des déchets n'est en outre pas réglé. Il est prévu de les enfouir à 500 mètres de profondeur, contre l'avis, bien entendu, des écologistes dont je suis – nous mesurons les risques pour l'avenir. Le coût est en outre estimé à 6 milliards d'euros pour les seules prochaines années – non pour le siècle.

Le problème du démantèlement n'est pas du tout pensé. Ce sont des centaines de milliers de tonnes d'acier faiblement radioactif qu'il faudra gérer à l'issue de celui de la centrale du Tricastin. Et qu'envisage-t-on ? De le diluer ! Si nous nous mettons à faire cela pour tous les matériaux faiblement radioactifs, cela me paraît quand même assez dangereux. Il n'y a pas de stratégie pour la gestion de ces déchets, il n'y a pas de stratégie pour le démantèlement des centrales, et je ne sais où nous allons trouver l'argent ! Je ne pense pas qu'EDF, compte tenu de ses dettes actuelles, puisse raisonnablement assumer le coût du démantèlement des centrales.

Par ailleurs, pouvez-vous nous parler du problème de l'effacement, de l'effacement de la pointe de consommation ? Sommes-nous plus performants en France que ne le sont les autres pays ?

En ce qui concerne la production éolienne offshore, il me semble que le prix envisagé dans le cadre des appels d'offres en France tourne autour de 200 euros le kilowattheure, ce qui est considérable. Pourquoi un montant aussi élevé ? Est-ce dû aux taxes ?

Pouvez-vous nous en dire plus sur l'efficacité énergétique ? Votre propos suggère que la question n'est pas aussi consensuelle, au niveau européen, qu'on pourrait le penser.

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