Monsieur le secrétaire d’État chargé du budget et des comptes publics, chaque jour, près de 26 000 buralistes accueillent dans notre pays plus de 10 millions de clients. Dans la France entière, que ce soit dans les quartiers ou dans les zones rurales comme en centre-ville, le bar-tabac-journaux est un lieu essentiel de convivialité, d’échange et de dialogue. Parfois, il est même le dernier « service public » !
Si nul ne remet en cause les politiques publiques de lutte contre le tabagisme, véritable fléau pour notre société, celle-ci ne doit pas se faire essentiellement au détriment d’une profession déjà frappée de plein fouet ! Monsieur le secrétaire d’État, les buralistes sont inquiets. En effet, la généralisation du paquet neutre à compter du 1er janvier 2017 et les nouvelles hausses de taxes qui risquent encore d’accroître le différentiel de prix entre la France et ses voisins vont fragiliser plus encore un réseau qui voit déjà un millier d’entre eux mettre, chaque année, la clé sous la porte. À ce titre, l’harmonisation des prix du tabac et des taxes au sein de l’Union européenne devra enfin être effectivement mise en oeuvre pour lutter efficacement contre le trafic transfrontalier.
Je tiens ici à saluer le travail de notre collègue Frédéric Barbier qui, dans son rapport sur l’avenir des buralistes publié en octobre 2015, proposait de nombreuses solutions qui ont été étudiées, mais qu’il faut maintenant mettre en oeuvre !
Il faut faire plus et mieux. Nous devons non pas laisser la technostructure décider, mais bâtir ensemble – parlementaires et Gouvernement – un nouveau contrat d’avenir plus favorable pour la profession et moins coûteux pour l’État car financé par les cigarettiers qui, du reste, pratiquent à outrance l’optimisation fiscale !
Ainsi, monsieur le secrétaire d’État, sans remettre en cause la lutte contre le tabagisme, je vous demande d’entendre le cri du coeur des buralistes qui ne demandent qu’à avoir le droit de vivre dignement de leur travail et à obtenir des garanties quant à leur juste rémunération et à la diversification de leurs activités !