Intervention de Jacques Myard

Réunion du 5 octobre 2016 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Rappelons deux caractéristiques fondamentales de Recep Tayyip Erdoğan. Premièrement, il appartient à la confrérie des Frères musulmans et il a joué à plein sur cette dimension. Deuxièmement, sa nostalgie du grand empire turc a inspiré sa politique, comme vous l'avez fort bien rappelé.

Entre l'Égyptien Mohamed Morsi et le Tunisien Rached Ghannouchi, il y avait un verrou nommé Bachar Al-Assad. Au début du conflit en Syrie, Erdoğan serait allé voir al-Assad en lui demandant de prendre des Frères musulmans dans son gouvernement. Arguant que ces gens étaient des terroristes mêlant politique et religion, le président syrien aurait refusé. À ce moment-là, Erdoğan est intervenu fortement en Syrie puisque, aux dires mêmes du chef des services secrets turcs, le MİT (Milli İstihbarat Teşkilatı – Organisation nationale de renseignements), il a livré 2 400 camions d'armes aux islamistes prétendument modérés. Cette livraison a été à l'origine de l'arrestation des journalistes et de la fermeture de l'organe de presse qui avaient divulgué ces informations, ce qui a marqué le début de la répression vis-à-vis des médias. Bien évidemment, Erdoğan a aussi voulu continuer la lutte contre le PKK, notamment en enclenchant la guerre civile en Turquie.

Il est en échec total, interne et externe. À ce stade, je me pose la question : n'est-ce pas un suicide ? Il y a des gens intelligents et même une classe politique intelligente en Turquie. Va-t-il passer la main après cet échec total ? Je ne vois pas d'autre évolution possible de ce régime car l'histoire ne s'arrête pas et, à un moment ; il faut solder les comptes. Où va-t-il ?

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