Monsieur le député, je vous remercie de votre question. (Rires sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
Quelle situation le Gouvernement a-t-il trouvée lors de son arrivée ? Il a trouvé une France abîmée,une France endettée de 1800 milliards, dont 600 dus au quinquennat précédent ! (« Ce n'est pas vrai ! » sur les bancs du groupe UMP.) Une France désindustrialisée : 750 000 emplois supprimés en dix ans ! Une France dépassée par la mondialisation, avec un déficit du commerce extérieur de 70 milliards !
Il a trouvé une France cassée en deux, avec moins d'impôt sur la fortune, un bouclier fiscal toujours en application et 12 milliards de prélèvements par la TVA sur les classes moyennes et populaires ! Et nous avons trouvé une France inquiète du lendemain, avec des plans sociaux retardés et un chômage aggravé : voilà la France que nous avons trouvée, mesdames et messieurs de l'opposition ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)
Alors oui, c'est vrai : nous avons commencé sans tarder à redresser la France par des mesures de pouvoir d'achat en faveur des classes populaires et des classes moyennes : le coup de pouce au SMIC, l'augmentation de 25 % de l'allocation de rentrée scolaire et l'abrogation des 12 milliards d'augmentation de la TVA que vous avez votée, mesdames et messieurs les députés de la majorité ! (« Bravo ! » sur les bancs du groupe SRC.)
Et puis nous avons adopté des mesures de justice sociale : je pense à la possibilité pour ceux qui, après avoir commencé à travailler tôt, avaient toutes leurs années de cotisations, de partir enfin à la retraite à 60 ans ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Nous avons également rétabli l'effort demandé aux plus fortunés de notre pays, et que vous aviez supprimé, mesdames et messieurs les députés de l'opposition : il s'agit du rétablissement exceptionnel de l'impôt sur la fortune ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP. – Protestations sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
De même, Pierre Moscovici vient de le rappeler, la majorité et la gauche toute entière ont voté, avec le collectif budgétaire, des mesures de redressement de nos comptes publics, la taxation des grands groupes, notamment pétroliers, ainsi qu'un gel supplémentaire des dépenses de l'État. Nous tiendrons l'objectif, qui était un engagement du Président de la République, de ne pas dépasser 4,5 % de déficit en 2012. (« C'est mal parti ! » sur quelques bancs du groupe UMP.)
Quant aux fameux 20 milliards de dépenses que vous nous reprochez sans cesse, mesdames et messieurs de l'UMP, ce n'est qu'un pur mensonge ! Nous avons augmenté la dépense publique de seulement 800 millions d'euros (« C'est faux ! » sur les bancs du groupe UMP.) pour préparer la rentrée scolaire et commencer à réparer ce que vous avez cassé dans l'école de la République ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Oui, mesdames et messieurs les députés de la majorité, je vous remercie d'avoir compris qu'il était important d'adresser à nos concitoyens un signe fort, afin qu'à la rentrée les 1 000 postes créés dans l'éducation nationale soient attribués là où on en avait le plus besoin. Ils viendront ainsi améliorer les conditions de la rentrée scolaire, car notre ambition n'est pas de casser par dizaines de milliers les postes d'enseignants et de personnel de l'éducation nationale, mais de faire de l'école de la République la priorité de la nation toute entière ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, RRDP et GDR. – Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Et croyez-vous qu'il soit digne, monsieur Le Maire et mesdames et messieurs de l'UMP, d'avoir également, comme vous l'avez fait, cassé Pôle Emploi ? Nous avons effectivement financé, par des économies réalisées par ailleurs, la création de 2000 postes à Pôle Emploi : est-il excessif, je vous le demande, d'accompagner personnellement chaque demandeur d'emploi, afin de respecter sa dignité, l'aider à retrouver un parcours de confiance et favoriser son retour vers l'emploi ? Voilà ce que vous avez, mesdames et messieurs les députés de la majorité, décidé de voter. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Quant aux emplois aidés, alors même qu'ils correspondent à un besoin urgent, vous les aviez arrêtés juste avant les élections présidentielles. Nous avons rétabli 80 000 postes, qui sont indispensables pour résoudre provisoirement – parce que cela ne suffira pas – la question du chômage, en particulier pour les jeunes.
Nous avons engagé une nouvelle méthode pour réformer le pays : la méthode de la concertation sociale et du dialogue social. (Rires sur les bancs du groupe UMP.)
Tous les partenaires sociaux, et vous l'aviez oublié depuis longtemps à droite, me disent « nous avons enfin retrouvé le chemin de Matignon ! Cela faisait cinq que nous n'avions pas été reçus ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, RRDP et GDR.)
Aujourd'hui nous avons, avec les partenaires sociaux, établi la feuille de route qui permettra, là encore, d'engager des réformes en profondeur.
Aussi, pour la rentrée prochaine, mesdames et messieurs les députés, les engagements du Président de la République, qui sont la feuille du Gouvernement, seront-ils tenus. (« C'est long ! » sur quelques bancs du groupe UMP.)