Hier, lors d'une visite à l'établissement technique de Bourges, qui dépend de la direction générale de l'armement technique terrestre, j'ai eu la fâcheuse surprise d'apprendre que le ministère de la défense et le ministère des affaires étrangères envisageaient d'envoyer en Algérie dix personnels civils – cinq pyrotechniciens du site de Bourges et cinq spécialistes des risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques – afin d'effectuer des relevés dans les zones des essais nucléaires français des années soixante. Le directeur des ressources humaines de la Direction générale de l'armement (DGA) m'informe qu'il n'est au courant de rien. Après ce qui vient de se passer en Algérie, après que le ministre de la défense a parlé dimanche dernier, lors de l'émission C politique sur France 5, d'« acte de guerre », je m'étonne que notre pays décide d'envoyer dix personnels civils au fin fond de l'Algérie, près de la frontière marocaine. J'espère que le ministère de la défense convaincra les autres ministères concernés de renoncer.
Une équipe de la direction des applications militaires du CEA s'est déjà rendue sur place. Elle était accompagnée par des militaires algériens appuyés par un hélicoptère de combat ; je ne pense pas qu'il s'agisse des conditions optimales pour travailler.
La commission de la défense est-elle informée ? En tout état de cause, dans les circonstances actuelles, la CGT s'oppose vigoureusement à l'envoi de personnels civils en Algérie.