Enfin, en juin 2016, lors d’une cérémonie d’hommage au couple de policiers assassinés à Magnanville, un policier a refusé de serrer la main au Président de la République. Vous devez vous en souvenir personnellement, vous y étiez. Il y a simplement cinq mois.
Si je reprends ces différents événements, c’est pour vous faire comprendre que les manifestations actuelles sont l’expression d’un mal qui couve depuis plusieurs années.
Les policiers sont exaspérés et fatigués, ils sont asphyxiés par les procédures et les réponses pénales ne sont plus adaptées. Des voyous sont en liberté. Il y a aussi une violence accrue et le sentiment que les délinquants n’ont plus peur de leur police. Certains dénoncent le fait qu’ils ne sont plus que deux et non trois dans les véhicules de service. D’autres parlent de zones de non-droit dans certains quartiers, de réseaux connus et non démantelés.
Plus que d’avoir des revendications catégorielles, ce sont les conditions mêmes de l’exercice de leur métier qu’ils dénoncent, et nous ne pouvons qu’y être sensibles vu leur dévouement, et je pense aussi aux pompiers, aux policiers municipaux et aux gendarmes.
Aujourd’hui, c’est au tour du Président de la République de recevoir les représentants des policiers. Ma question est simple : allez-vous enfin les entendre ?