Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 26 octobre 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Sort des migrants mineurs isolés

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Madame la députée, la question que vous évoquez est la plus délicate que nous ayons à traiter dans le cadre du démantèlement de la jungle de Calais. Pour rappel, il y avait entre 6 000 et 7 000 personnes à Calais dans une situation d’extrême précarité et de très grande vulnérabilité. Nous avons engagé une opération humanitaire de très grande ampleur, destinée à les mettre à l’abri.

Cette opération consiste à protéger ces personnes qui, pour 90 % d’entre elles, relèvent du droit d’asile, en les envoyant vers des centres d’accueil et d’orientation, où elles sont prises en charge par des acteurs associatifs et des acteurs de l’État qui les accompagnent dans leur demande d’asile, de manière à ce qu’elles sortent ensuite rapidement de ces centres pour accéder aux centres d’accueil pour demandeurs d’asile ou à des logements de droit commun.

Il n’y a plus quasiment plus, désormais, de majeurs à Calais. Nous achevons aujourd’hui ce processus de démantèlement. Des engins sont entrés dans la lande pour procéder à son aménagement, de sorte que les retours ne soient pas possibles. Nous sommes en train de traiter la question des mineurs isolés. Dans le cadre de cette opération, 900 mineurs isolés ont déjà été mis à l’abri au centre d’accueil provisoire à Calais. Les Britanniques sont sur place. Ils ont déjà permis l’arrivée en Grande-Bretagne de 200 mineurs. D’autres seront amenés à rejoindre la Grande-Bretagne au terme du travail des services britanniques dans les prochaines semaines.

Notre objectif est très simple : sortir de la boue et du froid les mineurs isolés, les mettre à l’abri et permettre le traitement de leur dossier, de sorte que ceux qui ont de la famille en Grande-Bretagne puissent la rejoindre dans les meilleures conditions, conformément au droit. Bien entendu, ceux qui n’ont pas d’attaches en Grande-Bretagne, conformément aux procédures de droit commun, nous les mettrons à l’abri en France et les intégrerons au dispositif d’accueil des mineurs isolés, à la seule différence que, dans ce cas, c’est l’État qui assurera l’intégralité du financement de cet accueil.

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