Je n'ai abordé l'intervention française au Mali que pour évoquer ses conséquences sur les personnels que nous représentons. Je rappelle que la CGT ne s'est pas encore prononcée sur cette intervention.
L'exemple de Grenoble n'a pas été pris au hasard. Il montre que les personnels peuvent s'adapter et répondre aux besoins. Sur place, la CGT n'a d'ailleurs pas réagi négativement à l'appel aux volontaires pour l'opération malienne. Elle affirme seulement que l'armée a besoin de civils formés, compétents et disponibles.
Notre organisation syndicale est consciente de l'évolution du ministère. Nous n'avons jamais été partisans du statu quo. Mais, contrairement à ce qui s'est fait pendant des années, les réformes ne peuvent avoir comme seul objectif la réduction des coûts et des effectifs, en oubliant l'accomplissement des missions. Commençons par définir les missions de la défense. La question n'est pas de savoir si nous sommes favorables à une opération extérieure, mais de permettre à la défense d'assurer ses missions en disposant de personnels qualifiés et d'une organisation du travail efficace. Nous alertons la Commission : le gel des recrutements mis en place depuis plusieurs années risque de faire perdre tous les savoir-faire.
Savez-vous que les armées sont sur le point d'externaliser le service d'habillement des maîtres-tailleurs, actuellement géré par le ministère sur les sites de Brest et Toulon ? Il s'agit de l'un des seuls services d'habillement qui se consacre uniquement aux armées.
D'autres choix méritent que nous nous interrogions. Nous venons d'apprendre que le groupe DCNS effectuera à nouveau l'entretien des sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) à Brest plutôt qu'à Toulon. Ce choix est-il politique ou stratégique ? Quel est le coût de cette décision pour le ministère ? Pourquoi Brest, alors que tout l'équipement nécessaire et les SNA se trouvent à Toulon ?