Je ne puis, compte tenu du caractère public de cette audition, vous indiquer notre appréciation du nombre de combattants terroristes sur le théâtre malien.
S'agissant du financement, il existe dans le budget de la défense une ligne OPEX de 630 millions d'euros qui, en cas de dépassement, est abondée par le budget de l'État pour assurer l'équilibre. Aujourd'hui, la dépense estimée est d'environ 50 millions d'euros, essentiellement dus à la logistique : nous n'avons donc pas de difficulté particulière de trésorerie.
La question de l'Europe de la défense peut être abordée de deux manières. Soit de façon positive, en considérant que la mission européenne sur le Mali n'était pas évidente : lorsque j'en ai parlé pour la première fois fin septembre aux autres ministres de la défense de l'Union européenne, il m'a fallu faire oeuvre de pédagogie et attendre deux mois pour obtenir une décision. Or celle-ci a été prise à l'unanimité et est actuellement mise en oeuvre : c'est un des rares actes de politique de défense de l'Union avec l'opération Atalante. Par ailleurs, les États membres ont consenti une contribution financière significative, annoncée hier lors de la conférence d'Addis Abeba, l'Union européenne participant à hauteur de 70 millions d'euros.
On peut aussi envisager la question de manière négative, en rappelant que seule la France a été amenée à intervenir dans le conflit. D'ailleurs, le gouvernement malien n'a pas sollicité l'Europe au titre de l'article 51 de la Charte des Nations Unies, mais seulement notre pays. Si nous avions une configuration européenne différente, cela aurait sans doute été possible, mais nous en sommes encore loin. Les acteurs européens qui nous ont soutenus l'ont fait dans un cadre national. À cet égard, la réactivité de la Grande-Bretagne s'est révélée plus grande que celle de l'Allemagne, pour des raisons de fonctionnement institutionnel.
Monsieur Chauveau, il n'y a eu aucune résistance à Ménaka, où les Tchadiens se sont dirigés vers le nord.
Monsieur Bacquet, les effectifs des forces françaises sont appelés à changer en fonction de l'évolution de la situation. Encore une fois, nous sommes des forces de relais : nous transférerons progressivement nos responsabilités à la MISMA et aux forces maliennes pour permettre au Mali de retrouver sa souveraineté et son intégrité territoriale, et serons en conséquence conduits à réajuster au fur et à mesure notre présence sur place. Mais je ne puis être plus précis sur le calendrier.