Mon intervention, à l'instar de celles que je produis habituellement sur les bancs de l'Assemblée, comportera deux parties bien distinctes. La première traitera de l'approche globale du budget 2017 que vous nous présentez aujourd'hui, tandis que la seconde fera un zoom plus particulier sur le territoire de la Guyane.
Monsieur le ministre, permettez-moi tout d'abord de saluer la très belle progression de 8 % affichée par la mission « Sport, jeunesse et vie associative », qui pourrait faire des envieux parmi les autres ministères. À n'en point douter, et conformément aux engagements du Président de la République de préserver la cohésion sociale, ce budget permettra de répondre aux très nombreuses sollicitations émanant notamment des associations et d'une jeunesse en quête d'implication civique et citoyenne.
En outre, je reconnais à travers votre engagement et votre détermination, des valeurs susceptibles de redonner du sens à notre vivre ensemble, en mettant un accent particulier sur la mixité sociale et l'égalité territoriale.
Cependant, vous qui avez indiqué qu'il ne saurait y avoir de France fraternelle dans un pays morcelé et ghettoïsé, vous pourrez aisément comprendre ma surprise à l'énoncé des crédits budgétaires qui seront fléchés sur le territoire guyanais faiblement peuplé, et néanmoins siège d'une population plurielle qui a vocation à se forger un destin commun au sein de la République. C'est là l'objet de ma question.
En effet, la Guyane, deuxième région de France par la taille et région la plus jeune de France avec Mayotte, recevra en 2017 respectivement 0,05 % des crédits du programme 163 « Jeunesse et vie associative » et 0,02 % des crédits du programme 219 « Sport », pour un total de 379 353 euros, alors que l'enveloppe nationale frise le milliard d'euros…
Aussi, sans chercher à faire des comptes d'apothicaire, alors qu'en moyenne l'État dépensera quinze euros par habitant au titre de ces deux programmes, en Guyane ces dépenses tombent à moins de 1,50 euro par habitant, c'est-à-dire dix fois moins. Je rappelle qu'un Guyanais sur deux a moins de vingt-cinq ans, et les retards en matière de déclinaison des politiques publiques sont tels que la Guyane est la région de France qui enregistre le plus grand nombre d'associations par habitant.
De surcroît, le tissu associatif éprouve toutes les peines du monde à assurer ses missions, faisant face notamment à une raréfaction des subventions accentuée par la mauvaise santé financière des collectivités locales. Et croyez-moi, monsieur le ministre, ce n'est pas le budget que vous présentez aujourd'hui qui nous fera bondir de joie…
Pourtant, à l'occasion de votre récent passage en Guyane vous avez pris des engagements, à travers notamment la garantie jeunes, le soutien à l'Institut de formation et d'accès au sport ou encore en faveur du développement du service civique. Je reconnais néanmoins que nous partions de si loin que le fossé à combler pour atteindre l'égalité réelle reste impressionnant, en dépit des petites progressions observées.
En conséquence, serait-il possible d'effacer le doute qui persiste quant à la capacité que développerait votre ministère en vue d'établir une péréquation plus juste parce que plus équitable entre les besoins exprimés par la base, les espoirs suscités par vos annonces et les prévisions budgétaires pour 2017, notamment sur les programmes 163 et 219 ?
Monsieur le ministre, dans l'attente de votre réponse, vous comprendrez mon hésitation à émettre un avis très favorable sur le projet de budget de la mission « Sport, jeunesse et vie associative ». Il en va de même pour mes collègues du groupe GDR, qui s'inscrivent dans un élan de solidarité à l'égard de la problématique guyanaise.