dans le contexte actuel. Une étude très récemment parue du centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CREDOC) montre ainsi que, depuis les attentats du 13 novembre dernier, les jeunes s'engagent de plus en plus dans la vie associative.
Ainsi, malgré tout ce que l'on peut entendre, les jeunes sont donc loin d'être repliés sur eux-mêmes. Vous-même l'avez dit, monsieur le ministre : « Les jeunes semblent se détourner des engagements politiques classiques. À nous aussi de réinventer une nouvelle forme de démocratie, pour donner la parole aux jeunes ! » C'est sous cet angle optimiste que j'ai souhaité aborder le rapport pour avis de notre collègue Patrick Vignal.
Comme l'an dernier, les crédits de la mission « Sport, jeunesse et vie associative » sont en hausse, le montant des crédits de paiement s'élevant à 738 millions d'euros. C'est la traduction de la priorité donnée à la jeunesse dès 2012 par le Président de la République, et réaffirmée avec constance ; c'est aussi celle des mesures issues du comité interministériel du 6 mars 2015 relatif à l'égalité et à la citoyenneté. Ainsi, l'engagement de la jeunesse dans la vie citoyenne, l'action associative dans les quartiers sensibles et la prise en compte du sport en tant que facteur d'intégration pour les Français les plus fragiles et facteur de rayonnement pour la France sont bien des priorités pour notre gouvernement.
Je voudrais, pour ma part, revenir sur la question du service civique.
En 2017, l'ensemble de la hausse du budget se concentre sur le service civique ; vous-même l'avez souligné, monsieur le ministre. À la suite de l'adoption en première lecture du projet de loi « Égalité et citoyenneté » dont l'examen n'est pas terminé, le service civique a donc été pensé comme une incitation à l'engagement des jeunes, de quelque milieu social qu'ils viennent. Cependant, comme l'écrit notre rapporteur pour avis, ce type de dispositif présente des limites du point de vue du brassage social, et il ne faudrait pas qu'il devienne une solution unique qui absorberait tous les moyens de l'État au détriment du sport ou de l'éducation populaire. Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous préciser les solutions envisageables pour éviter ces deux écueils ?
De plus, même si le développement exponentiel du service civique témoigne de son succès, le manque de missions est souvent pointé du doigt. Si l'ambition affichée est que chaque jeune puisse trouver une mission, sa mise en application n'est pas évidente. Aujourd'hui encore, 75 % des missions proposées relèvent du secteur associatif. L'objectif est de les développer dans les organismes publics nationaux et locaux, mais l'un des problèmes, pour les organismes d'accueil, est qu'il leur faut créer les missions, organiser la tâche des volontaires et les encadrer. Comment donc développer le service civique dans le service public, pour donner ainsi un véritable sens de l'intérêt général ?
Une étude du CREDOC élabore une typologie des jeunes selon leur engagement dans la société. Il apparaît que c'est particulièrement sur les plus éloignés de l'emploi et de l'enseignement qu'il faut agir. N'est-ce pas alors à l'éducation d'innover sur ce sujet et à l'école d'encourager les jeunes à plus d'investissement personnel dans des activités associatives, humanitaires ou sportives ? Car c'est bien cette nouvelle forme de démocratie qu'il nous faut réinventer. C'est bien l'engagement de la jeunesse qu'il faut revaloriser pour renforcer le lien social.