Monsieur le Premier ministre, samedi matin, lors d’un contrôle routier dans la commune du Mont-Dore, un gendarme se sentant menacé a fait feu sur un jeune de vingt-trois ans, multirécidiviste, évadé de la prison du Camp-Est depuis quinze mois. La violence des représailles organisées par des jeunes de la tribu de Saint-Louis, à laquelle il appartenait, a fait six blessés par balle chez les gendarmes. Cette situation doit nous conduire à nous interroger une nouvelle fois sur la délinquance et la violence envers les forces de l’ordre qui sévissent en Nouvelle-Calédonie. Les chiffres parlent : les cambriolages, qui avaient atteint 70 % en 2015, progressent de 23 %, les vols de voitures, de 38 %. Au 30 septembre 2016, 53 % des personnes mises en cause pour délits de voie publique étaient des mineurs agissant sous l’emprise de l’alcool et du cannabis. Ces chiffres nous placent très au-dessus de la moyenne nationale.
La sécurité est plus que jamais un sujet prioritaire au comité des signataires. Il y va de la responsabilité de chacun : l’État tout d’abord, garant de l’ordre public, les politiques ensuite, qui doivent assumer la situation, car parler de l’avenir institutionnel ne servirait à rien si les bases d’un futur projet de société reposent sur un socle aussi fragile. Les Calédoniens sont excédés et attendent des réponses. S’il n’est pas question de jeter de l’huile sur le feu, il est urgent de traiter la question sans frilosité. Monsieur le Premier ministre, je renouvelle mon souhait déjà évoqué à Nouméa en préparation de ce comité : ce sujet, qui touche au fondement même de notre société, doit être traité au comité des signataires de lundi, sur les bases d’une discussion franche et sans langue de bois.