Madame la ministre, je souhaiterais vous interroger sur la mise en oeuvre de la baisse du nucléaire dans le mix énergétique français.
J’exprime ici mon regret de voir le retard que prend notre pays sur ses engagements concernant la réduction de la part de l’énergie nucléaire. La programmation pluriannuelle de l’énergie – PPE –, publiée cette semaine, aurait dû conduire à la fermeture de trois fois plus de réacteurs que ce qui est mis en oeuvre à ce jour, et cela d’autant que, vous le savez comme moi, des anomalies ont été signalées dans les réacteurs français, comme à Golfech récemment.
Un récent rapport du cabinet britannique Large and Associates a révélé que les procédures de fabrication, de tests, de qualification et de certification de l’ensemble des composants des circuits primaires des réacteurs français ne permettent pas de garantir le respect des normes de certification requises.
Au 23 septembre, trente-deux réacteurs comporteraient des composants détériorés ou à risques forts, perturbateurs. Des réacteurs à risques représentent 44 % de la capacité de production d’électricité nucléaire française.
L’IRSN lui-même, autrement dit l’expert public national des risques radiologiques et nucléaires, alerte sur un risque radiologique accru.
Madame la ministre, comment se traduit d’un point de vue budgétaire la fermeture des réacteurs d’ici à 2025, permettant d’atteindre l’objectif de réduction à 50 % de la part du nucléaire ? Ne pas investir dès maintenant de manière significative et planifiée dans la fermeture des réacteurs vétustes ou devenus obsolètes risque de nous coûter bien plus cher financièrement, économiquement et humainement dans les prochaines années.
Ne pensez-vous pas que le risque écologique et sanitaire que représentent les émanations radiologiques mérite une projection financière importante pour la prévention de ces dangers et pour la reconversion énergétique, devenue économiquement et stratégiquement indispensable ?