Si j’avais écouté la filière, on n’aurait rien fait du tout ! Le dispositif aurait en effet pu s’appliquer, comme vous l’avez souligné, dès 2017, mais la filière a fait pression lors du débat parlementaire. Il s’agit de plus encore que d’une concertation avec la filière : il est indispensable d’enclencher un mouvement dans cette filière et cela soulève d’énormes réticences – on se demande du reste pourquoi car, s’il y a des réticences en France, c’est dans d’autres pays que les choses se feront. Je le répète sans cesse, en effet : la mise en place de l’économie circulaire, du retraitement et du démantèlement représente toujours un potentiel économique industriel et économique pour les ports français.
Étant donné que les filières traînent toujours les pieds et considèrent que la croissance verte va toujours trop vite, les dispositifs sont assez modestes, mais nous ne reculerons pas sur ces dispositifs, si modestes soient-ils. Si j’avais été à la place de la filière, j’aurais jugé préférable de prendre de l’avance et de mettre en place les équipements industriels permettant de procéder au recyclage des navires. Il y a là en effet un potentiel mondial qui permettrait à la France d’être en première ligne si les filières avaient tant soit peu de vision. Or elles en manquent parfois : ayons donc pour elles cette vision du futur et de la transition écologique.