Intervention de Antoine Herth

Séance en hémicycle du 3 novembre 2016 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2017 — Agriculture alimentation forêt et affaires rurales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

…les seconds devant restituer leurs aides aux premiers. Vous avez annoncé une suspension de la convergence : je constate donc que vous avez reconnu votre erreur de diagnostic.

Peut-être en avez-vous également commis une autre s’agissant du lait, vous qui avez tant et tant de fois reproché à l’ancienne majorité d’avoir unilatéralement renoncé aux quotas laitiers. C’est en effet une histoire sensiblement différente que retrace – et j’en suis très heureux – un rapport récent de la commission des affaires européennes : en réalité, le processus, impliquant gauche et droite de façon confondue, s’est inscrit sur une longue durée et n’a malheureusement pas permis à la France de faire valoir son point de vue.

S’agissant du porc, il y a, et c’est heureux, un peu de mieux. Mais si les cours ont remonté, ce n’est pas grâce à vous, monsieur le ministre, ni à cause du simulacre de fixation de prix que vous nous avez servi à la fin de l’été. Non, c’est simplement parce que les Chinois ont, de nouveau, décidé de racheter du cochon français. De même, ce n’est pas en bombant le torse, comme vous l’avez fait à propos de l’accord commercial signé entre l’Europe et le Canada, que vous allez rassurer les éleveurs bovins – qui n’en demandaient pas tant après la nouvelle diffusion par l’association L214 d’images provenant des abattoirs.

Dans ces conditions, que reste-t-il de votre bilan ? L’agro-écologie, grand slogan de votre passage au ministère ? Malheureusement, madame Royal a – ni une, ni deux – fait main basse sur les néonicotinoïdes après avoir ruiné tous les projets de retenues collinaires. Je passe sur le dernier épisode, le décret relatif aux zones non traitées, qui nous a finalement vus revenir à la version de 2006 : tout ça pour ça !

Alors, quid du bilan ? J’ai l’impression, monsieur le ministre, que vous êtes en train de vous tourner vers d’autres campagnes que celles de nos agriculteurs.

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