Monsieur le ministre, je souhaiterais appeler votre attention sur les vives inquiétudes des producteurs de cerises, après la décision d’interdire l’usage de l’insecticide au diméthoate. Il convient de rappeler que cet insecticide était utilisé en arboriculture pour lutter contre les importants dégâts causés par la drosophila suzukii sur les cerises, avec des conséquences économiques importantes et à terme sur le verger.
Les arboriculteurs concernés ont pris acte de l’interdiction, qui n’a souffert aucune dérogation, mais ils se trouvent aujourd’hui totalement démunis face à la prolifération de cette drosophile et de ses larves dans les vergers. Depuis 2008, date de l’arrivée de cette mouche asiatique, la situation s’est considérablement dégradée au point d’empêcher la récolte cette année sur certaines parcelles, comme j’ai pu le constater cet été dans les coteaux du Jarez, dans la Loire. Les pertes de volumes en 2016 ont d’ailleurs dépassé les 30 % dans certaines régions.
La filière cerise, déjà fortement concurrencée par les importations, connaît ainsi une crise particulièrement grave. La décision prise par les pouvoirs publics, au nom du principe de précaution, pénalise directement la filière française, alors qu’il semble que les pays voisins n’ont pas adopté cette interdiction.
Je le répète, aucune dérogation n’a été accordée. Aussi, les arboriculteurs n’ont pas d’autre solution que de constater la destruction de leurs récoltes, qui pourrissent dans les vergers. D’ailleurs, ils sont inquiets quant aux risques d’extension des dégâts à d’autres productions puisque la lutte contre la drosophila suzukii n’est pas organisée. Dans ces conditions, monsieur le ministre, quelles mesures envisagez-vous face à cette crise de la cerise, particulièrement grave dans certains départements, comme dans celui de la Loire dont je suis l’élu ?