Ces derniers mois, monsieur le ministre, nous avons malheureusement assisté à des scènes de violence inacceptables à l’encontre de nos forces de l’ordre. Chacun se souvient des images d’un véhicule de police en feu dans Paris au moment des manifestations contre la loi travail, des violences dans le Calaisis et, plus récemment, de l’effroyable attaque au cocktail Molotov dont quatre fonctionnaires de police ont été victimes dans la cité de la Grande Borne, en région parisienne.
Au-delà du choc de ces images insupportables, nous savons tous que la violence à l’égard des forces de l’ordre connaît une dramatique banalisation. Les agressions contre nos policiers et gendarmes ont explosé : 33 000 en 2015 et, puisque les gendarmes n’ont pas le droit de manifester, je rappelle qu’ils sont loin d’être épargnés et que les violences à leur encontre ont connu une augmentation sans précédent de 27 % en 2015, selon les chiffres de votre ministère.
Des faits comme ceux de Viry-Châtillon ne doivent plus se reproduire. En s’attaquant aux forces de l’ordre avec une intention criminelle – car c’est bien de cela qu’il s’agit –, les criminels doivent avoir la certitude qu’ils s’exposent à une riposte ferme, y compris par arme à feu si nécessaire.
Parmi les mesures que vous avez annoncées pour répondre au malaise des policiers, vous avez déclaré que les conditions d’évolution de la légitime défense seraient de nouveau examinées, et vous venez de le redire ici même. Nous nous en réjouissons, mais nous regrettons que les initiatives prises à répétition, depuis bientôt cinq ans, par Éric Ciotti, Guillaume Larrivé, Philippe Goujon, aient systématiquement été écartées d’un revers de la main. Ce fut le cas encore le 13 octobre dernier. Que de temps perdu !