Monsieur le ministre, certains de nos collègues ont évoqué la hausse des crédits, dont nous ne pouvons que nous réjouir. En revanche, nous ne saurions ignorer les problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs. Quand nous voulons les aider, toute la difficulté consiste à faire en sorte que les mesures prises à Paris aient un réel impact sur le terrain. Aujourd'hui, en dépit de votre ton persuasif, les agriculteurs s'épuisent et commencent à baisser les bras, gagnés par la résignation.
Selon les chiffres de la Mutualité sociale agricole (MSA), 30 % des exploitants agricoles, soit 131 450 d'entre eux, ont déclaré des revenus professionnels inférieurs à 4 248 euros en 2015 – ce pourcentage était de 18 % en 2014. Cette situation s'explique par de multiples raisons conjoncturelles – notamment la crise climatique et la volatilité des prix, qui entraînent des problèmes de trésorerie.
Il est un autre point qui inquiète beaucoup les agriculteurs actuellement, à savoir la réécriture de l'arrêté du 12 septembre 2006 encadrant l'utilisation des produits phytosanitaires, qui a été suspendu pour des raisons de forme. On parle de la rédaction d'un nouvel arrêté, qui introduirait notamment des modifications relatives à la distance minimale d'application des pesticides par rapport aux habitations. J'aimerais savoir s'il est envisageable que l'arrêté de 2006 soit réécrit en l'état, et que les adaptations susceptibles d'être apportées au texte ne soient étudiées qu'ultérieurement.