En 2013, au début de ce quinquennat, l'enquête PISA de l'OCDE mettait en évidence les difficultés de notre école, consacrant le mauvais bilan de la politique de l'ancienne majorité, de 2002 à 2012. La loi du 8 juillet 2013, dite de la refondation de l'école, affirmait un engagement nouveau en faveur de l'éducation. Aussi, depuis le premier exercice de ce quinquennat, le budget consacré à la mission « Enseignement scolaire » n'a cessé d'augmenter. Entre 2012 et 2017, il a progressé de près de 8 milliards d'euros, c'est-à-dire de plus de 10 %. En 2017, les crédits s'élèvent à près de 70 milliards d'euros, marquant une augmentation par rapport à 2016. Depuis deux ans, le budget de l'éducation est devenu le premier budget de l'État.
Sur les bancs de l'opposition, on tente de dénigrer, espérant qu'il en restera toujours quelque chose. Dans le florilège de ces dénigrements, on dit que la quantité ne fait pas la qualité, que le nombre d'élèves par classe ne fait pas une politique, et bien d'autres arguties qui cachent mal une volonté d'imposer dans l'éducation, comme dans d'autres domaines, une véritable cure d'austérité. Les discours des candidats aux élections primaires de la droite sont d'ailleurs très éclairants : tous proposent de réduire le nombre de fonctionnaires, certains n'hésitant pas à stigmatiser les enseignants en affirmant faussement qu'ils ne travaillent que six mois dans l'année.
Pour sa part, le groupe Radical, républicain, démocrate et progressiste se réjouit de voir notre majorité mener une politique bien différente et bien meilleure pour l'école que la précédente. Nous avons créé 60 000 postes supplémentaires ; nous avons rétabli la formation des enseignants que l'ancienne majorité avait supprimée ; nous revalorisons le métier d'enseignant en augmentant les salaires mais aussi en facilitant la promotion des personnels qui s'engagent dans l'éducation prioritaire ou dans des missions particulières.
En cinq ans, beaucoup aura été accompli, mais il est vrai que des améliorations doivent encore être apportées. Des inégalités persistent dans notre école, où la réussite est encore trop tributaire de l'origine sociale des élèves.
L'éducation prioritaire, même si elle doit encore être confortée, ne peut à elle seule faire face au problème des quartiers dits hyper défavorisés que notre société a bien du mal à désenclaver. Dans ces quartiers, il faut certes plus d'école, mais aussi plus d'action des pouvoirs publics en matière de logement, d'emploi, de sécurité et de transports. Madame la ministre sur ce sujet, j'aimerais connaître votre point de vue.
De manière plus générale, je pense que notre système scolaire doit abandonner sa structure trop pyramidale pour mieux se réformer. Il devrait davantage s'ouvrir aux innovations qui sont mises en place au niveau local.
L'une des prochaines réformes consistera certainement à accorder plus de confiance et plus d'autonomie à tous les acteurs de terrain qui ne ménagent pas leurs efforts pour la réussite de nos jeunes. Tout en veillant à l'égalité de traitement sur l'ensemble du territoire, l'État devrait octroyer plus d'autonomie aux établissements scolaires et travailler davantage en partenariat avec les collectivités territoriales. Il faut également donner aux parents une place plus importante dans le fonctionnement de notre école et aux enseignants des libertés pédagogiques accrues, grâce à une formation continue qui doit sans cesse s'améliorer. Ne serait-il pas souhaitable de rééquilibrer l'administration du ministère au profit d'une gestion de proximité plus apte à prendre en compte les réalités du terrain, à entendre les aspirations des enseignants et des parents, et surtout à répondre aux besoins des élèves ?
Le groupe Radical, républicain, démocrate et progressiste émet un avis favorable sur les crédits de la mission « Enseignement scolaire ».