Attachée à l'école de la réussite pour tous et toutes, je ne peux que me féliciter de cette nouvelle progression du budget de l'enseignement scolaire. Vous l'avez dit, ces crédits ne constituent pas une dépense mais un investissement pour l'avenir. Des enfants qui réussissent à l'école, ce sont plus tard des adultes capables de comprendre le monde et les différentes cultures, de débattre, d'échanger des savoirs et de construire leur vie. Ce budget, qui devient le premier de la nation, symbolise avec force l'espoir placé dans l'intelligence des hommes et des femmes de notre pays face à toutes les dérives, tensions et barbaries.
L'augmentation du budget se traduit par des créations de postes après la casse de 80 000 postes sous la précédente législature. L'ancienne majorité dit privilégier la qualité et méprise la quantité. Or elle a supprimé des postes mais aussi la formation des enseignants. Nous avons choisi de travailler sur les deux fronts à la fois – les postes et la formation.
La reconnaissance que nous devons aux enseignants et aux personnels de l'éducation nationale restait à concrétiser. Le relèvement du point d'indice et la revalorisation des carrières apportent un tout début d'amélioration de la situation des agents, tout comme la réforme de la condition des stagiaires ou la transformation des contrats aidés en contrats de droit public pour une partie des personnels d'accompagnement des enfants.
Nous commençons à mettre en place la loi pour la refondation de l'école, avec l'ouverture des maternelles aux enfants de moins de trois ans et le dispositif « Plus de maîtres que de classes ». Est-on d'ores et déjà en mesure d'évaluer l'accueil des enfants de moins de trois ans ?
Madame la ministre, en dépit des créations de postes, les remplacements restent soumis à une grande tension. À l'approche de la période hivernale, serez-vous en mesure de garantir un maître devant chaque classe, notamment dans les zones les plus touchées par la crise ? Quels sont vos objectifs s'agissant des effectifs par classe dans le secondaire, où près de 41 % des classes comptent aujourd'hui, dans les lycées, entre trente-cinq et trente-neuf élèves ?
Je me félicite, comme vous, de la hausse de 5 % des inscriptions aux concours de recrutement des enseignants. L'excellent rapport de nos collègues Reiss et Ménard sur la formation de ces derniers demandait des moyens pour les accompagner, y compris financièrement, dans les périodes de formation. Quel est votre avis sur les propositions contenues dans ce rapport ?
Un autre rapport, celui du CNESCO, portant sur les inégalités sociales sur la période antérieure à 2013, pose des questions intéressantes sur l'éducation prioritaire : n'est-elle pas trop à la marge du travail ordinaire de l'enseignant ? La baisse des effectifs par classe est-elle suffisamment significative ? Les moyens ne sont-ils pas trop dilués ? Le travail sur la mixité sociale est-il suffisant, sachant qu'à elle seule, l'école ne peut pas tout résoudre dans les quartiers ?
Pouvez-vous préciser le rôle des volontaires du service civique auprès des équipes éducatives ainsi que la formation qui leur est proposée ?
Enfin, compte tenu des événements récents, pouvez-vous nous indiquer les mesures que vous comptez prendre en matière de sécurité dans les lycées ?
Les députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine donneront un avis favorable sur ce budget.