Je n'ai rien contre la recherche du consensus, encore faut-il se débarrasser d'une vision manichéenne tendant à considérer que la lumière serait arrivée en 2012 et que tout ce qui a été fait entre 2002 et 2012 n'était pas bon.
Alors que les indicateurs qui figurent dans le projet annuel de performance visent à faciliter le pilotage des politiques en matière d'éducation et leur évaluation, on s'aperçoit, malgré les sommes considérables qui sont en jeu, qu'ils sont très peu utilisés. Je note ainsi que l'indicateur sur le socle commun de connaissances a disparu, tout comme celui sur le taux d'insertion professionnelle. Cela rend difficile toute appréciation.
Par ailleurs, plusieurs indicateurs contredisent les discours d'autosatisfaction qu'on peut entendre. En matière d'inégalités territoriales, l'écart de taux d'encadrement à l'école primaire entre éducation prioritaire et hors éducation prioritaire a tendance à se réduire, tandis que l'écart de taux de réussite au diplôme national du brevet a tendance à s'accroître. Les efforts en faveur de la résorption des inégalités ne produisent donc pas les résultats escomptés.
D'autres indicateurs sont particulièrement alarmants. Il en est ainsi du taux d'absentéisme des élèves qui passe, entre 2014 et 2015, de 5,4 % à 5,9 % au lycée d'enseignement général et technologique, et de 12,9 % à 14,2 % au lycée professionnel. De même, la proportion d'élèves ayant bénéficié d'un bilan de santé dans leur sixième année a baissé de 75,8 % à 71,7 % ; pour les élèves en REP+, la chute est encore plus brutale, de 87,6 % à 78,8 %.
Ces chiffres inquiétants démentent votre discours d'autosatisfaction.