Les classes bilingues permettaient aux élèves de commencer une seconde langue dès leur entrée en sixième et de bénéficier ainsi de deux heures supplémentaires afin d'approfondir la langue étrangère choisie. Ces classes ont connu un franc succès, avec plus de 275 000 inscrits en 2010 ; elles constituent un véritable atout ainsi qu'un outil important de promotion de l'excellence ouverte aux élèves issus de tous les milieux sociaux.
Pourtant, au nom du dogme du « pareil pour tous », le Gouvernement a supprimé un grand nombre de ces classes bilingues, et la surprise a été de taille au début de l'année 2016, lorsque vous avez présenté la carte de ces classes. La règle retenue de maintenir ces classes uniquement en cas de prolongement d'un enseignement dans le primaire, au titre de la continuité du parcours, n'a pas été respectée partout. Si 100 % des classes étaient maintenues à Paris, 95 % étaient supprimées dans l'Académie de Caen. Dans l'Orne, où aucune classe bilingue ne devait être maintenue, un arbitrage rendu après maintes interventions a permis la réouverture de quatre de ces classes, dont une au collège Françoise Dolto, à l'Aigle. Toutefois, en l'absence de moyens supplémentaires particuliers et octroi d'horaires, les collèges ont éprouvé de réelles difficultés à organiser et gérer les emplois du temps.
Madame la ministre, quelles sont vos intentions concernant le maintien ou le développement de ces classes bilingues ? Il y va de la justice du point de vue tant moral que juridique, car nous devons combattre les ruptures d'égalité entre les villes et les campagnes.