Un rapport de la Cour des comptes, publié le 5 octobre dernier, dresse un bilan pour le moins contrasté du dispositif des contrats aidés dans la lutte contre le chômage. La Cour va même jusqu'à estimer que « les résultats obtenus du point de vue de l'accès à un emploi durable ne sont à la mesure ni des objectifs affichés, ni des moyens mobilisés ». Pourtant, le Gouvernement souhaite consacrer en 2017 plus de 2,4 milliards d'euros à ces dispositifs : nous savons tous que les élections présidentielles approchent et qu'il convient d'améliorer les chiffres du chômage…
Néanmoins, madame la ministre, il existe une autre voie bien plus efficace pour lutter plus efficacement contre le chômage des jeunes : l'apprentissage, que votre majorité a littéralement massacré entre 2012 et 2014, en baissant de quelque 550 millions d'euros les aides aux entreprises embauchant des apprentis. Certes, vous avez pris conscience de ce phénomène en septembre 2014 et, depuis lors, les entrées en apprentissage semblent enfin repartir et ont augmenté de 2,3 % en 2015. Toutefois, il s'agit d'une hausse en trompe-l'oeil : en effet, les embauches d'apprentis ont baissé de 2,3 % dans les entreprises de plus de 10 salariés, et de 4,1 % dans les entreprises de 50 à 199 salariés, baisse que le Gouvernement compense par une forte augmentation des contrats d'apprentissage dans le public, en hausse de 25 %.
Ma question est donc simple : pourquoi, en dépit de vos bonnes intentions, ne consacrez-vous pas davantage de moyens à la promotion et au développement de l'apprentissage, qui est une solution d'avenir, plutôt que de consacrer cet argent aux contrats aidés, qui sont une solution à court terme, particulièrement inopérante ?