Intervention de Sandrine Doucet

Séance en hémicycle du 7 novembre 2016 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2017 — Recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Doucet :

Merci de m’encourager.

Je vais revenir rapidement à notre sujet en prenant un seul exemple, celui des mobilités étudiantes, et j’emploie volontairement le féminin. Les étudiants Erasmus sont en effet à 60 % des étudiantes mais, quand il s’agit de rentrer dans l’emploi salarié à l’étranger, les femmes ne représentent plus que 3 % de ces salariés. C’est dire la difficulté qu’ont à un moment donné de jeunes femmes pour faire valoir un diplôme et arriver à l’égalité salariale. Profiter de cette place pour enfoncer davantage le clou était pour moi un devoir.

C’est un devoir aussi pour toute notre majorité puisque nous avons toujours considéré l’éducation, de la maternelle à l’université, comme une priorité. Dans le cadre des débats budgétaires il convient de regarder ces crédits comme des investissements sur l’avenir, les investissements de la nation dans le capital humain des membres qui la composent.

Le projet de budget pour 2017, dans son volet consacré à l’enseignement supérieur et à la recherche, traduit les objectifs volontaristes adoptés dans la loi relative à l’enseignement supérieur et à la recherche de juillet 2013. Les crédits budgétaires du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche s’élèvent à plus de 23 milliards d’euros pour 2017, ce qui représente une hausse de près de 8 % depuis 2012.

Je veux aussi souligner la dynamique très positive de création de postes dans l’enseignement supérieur et la recherche. Face à la hausse des effectifs étudiants, ne pas recruter aurait automatiquement entraîné une dégradation du taux d’encadrement. Conformément au schéma d’emploi défini en 2013, ce sont cette année 950 emplois supplémentaires qui seront créés dans le supérieur, dont 556 enseignants-chercheurs et 81 professeurs agrégés enseignant dans le supérieur, 59 millions d’euros y sont consacrés.

Nous remarquons également une hausse spectaculaire de 9,5 % des crédits de paiement du programme « Vie étudiante ». Valérie Corre, dont je salue le travail, dans son rapport pour avis au nom de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, a très bien rappelé la corrélation entre réussite dans l’enseignement supérieur et niveau de vie, emploi étudiant et qualité des logements. Elle montre aussi les phénomènes d’autocensure à l’oeuvre chez les jeunes issus des classes modestes qui, faute de moyens, s’interdisent l’accès à l’enseignement supérieur.

Aujourd’hui, plus de 36 % des étudiants bénéficient d’une bourse et sont ainsi aidés dans leur scolarité. La demande va augmenter. Nous aurons évidemment le souci d’accompagner cette augmentation.

Parallèlement, dans le budget 2017, les crédits prévus pour l’immobilier universitaire dans le cadre des contrats État-région s’élèvent à près de 16 millions d’euros. Vous vous êtes employé à commencer à résoudre cette question de la gestion de l’immobiliser universitaire, monsieur le secrétaire d’État. L’amélioration du cadre de vie des étudiants comme le chantier de la sélection des masters sont des points sur lesquels vous avez travaillé de façon efficace.

On a évoqué l’augmentation des crédits de la recherche. Je me permettrai de reprendre, pour les appuyer, les observations faites par mes collègues François André et Alain Clayes sur le financement de l’enseignement supérieur et de la recherche par les investissements d’avenir.

Il faut soutenir le projet d’une nécessaire vision stratégique entre les moyens budgétaires du ministère et ceux du programme d’investissements d’avenir. L’autonomie de l’Agence nationale de la recherche et l’indépendance du Commissariat général à l’investissement ne doivent pas pénaliser la vision d’un état stratège à un moment, où, à l’occasion du PIA3, doté de l0 milliards, plus de 5 milliards seront consacrés à l’enseignement, à la recherche et à la valorisation de la recherche.

En effet, en cohérence avec l’appel à l’innovation lancé par la STRANES, la Stratégie nationale de l’enseignement supérieur, le PIA3 soutiendra des expérimentations de diversification des parcours en licence afin d’assurer la réussite étudiante. Il contribuera à développer l’offre universitaire de formation professionnelle, afin de construire l’université de la formation tout au long de la vie.

J’assistais vendredi dernier à l’inauguration de l’IHU Lyric à Pessac, l’Institut de rythmologie et modélisation cardiaque, fruit du PIA. Le lien entre recherche universitaire, rayonnement mondial et service à la population y est parfaitement réussi, avec le soutien des collectivités, notamment la région Nouvelle Aquitaine.

C’est à cette parfaite adéquation entre enseignement supérieur et recherche que nous devons aboutir, et ce en dépit de tous les difficiles équilibres à trouver qui ont été évoqués notamment par François André dans son rapport.

Vous l’avez souligné, monsieur le secrétaire d’état, l’excellence universitaire et celle de la recherche doivent être un moteur de l’élévation de la connaissance pour nos étudiants. C’est le défi de demain auquel nous devons nous préparer. Ce budget nous permet d’aller vers cet objectif. C’est la raison pour laquelle nous le voterons.

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