Monsieur le secrétaire d’État, les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche, à l’appel de leur intersyndicale, se sont mobilisés pour nous demander d’adopter un budget en rapport avec les besoins de leurs missions. Ils demandent une loi de programmation sur dix ans et un plan pluriannuel de création d’emplois.
Permettez-moi d’insister sur ce dernier aspect pour le secteur de la recherche. En effet, les conditions d’exercice de la recherche publique ne cessent de se dégrader et l’emploi scientifique d’être mis à mal. La précarité pèse non seulement sur la quantité du travail de recherche mais aussi sur sa qualité. Comment en effet mener des projets ayant besoin du long terme avec des scientifiques travaillant avec l’épée de Damoclès de la fin de leurs contrats ?
Les présidents du CNRS et de l’INSERM déclaraient récemment que la question se posait de savoir si la science française allait se maintenir ou décrocher.
À cette interrogation correspond bien la question de l’utilisation de l’argent public en faveur de l’emploi scientifique. Permettez-moi donc de vous questionner de nouveau sur l’utilisation du crédit d’impôt recherche, qui, depuis sa création, n’a pas fait la preuve de son utilité au service de l’emploi scientifique : 5,3 milliards d’euros en 2015, 5,5 milliards en 2016 et un nombre d’emplois pour les grands organismes de recherche en stagnation.
Pourtant, ce dont bénéficie par exemple un groupe comme Renault en CIR, 140 millions d’euros par an, permettrait d’assurer l’emploi de centaines de jeunes scientifiques.
Que comptez-vous donc faire pour que le CIR aille enfin à l’emploi scientifique et donc au développement de la recherche dans notre pays pour de nouvelles avancées émancipatrices ?