Je vous remercie de votre question, madame la députée, qui me permet de vous répondre sur deux plans.
Vous me demandez d’abord quelles mesures concrètes permettront de faire face à cette augmentation du nombre d’étudiants, qui est voulue. Ce n’est pas seulement un effet mécanique d’un plus grand nombre d’inscriptions de titulaires du baccalauréat à l’université, c’est le choix de la nation d’aller vers la démocratisation de l’enseignement supérieur et l’élévation du niveau de scolarisation des jeunes dans notre pays.
Comme vous le savez, dans ce budget, 100 millions d’euros seront spécifiquement consacrés au soutien des universités qui accueillent une partie de ces flux démographiques. La moyenne sera calculée sur la base des trois dernières années, pour éviter les effets accidentels de montée ou de baisse des effectifs. Par ailleurs, l’équivalent de 1 000 postes seront financés dans l’enseignement supérieur, après les 4 000 d’ores et déjà créés.
Vous m’interrogez également, à raison, sur une démarche structurelle. C’est bien ainsi qu’il faut prendre les choses, au-delà des mesures indispensables pour l’année 2017. Premièrement, le livre blanc, qui était un engagement de la loi Fioraso, sera présenté à l’Assemblée en décembre. Il fera la synthèse des conclusions de la stratégie nationale de l’enseignement supérieur – la STRANES – et de la stratégie nationale de recherche – la SNR –, afin que nous disposions d’une projection des besoins en matière d’enseignement supérieur et de recherche. L’estimation des besoins du système pour les deux ou trois prochaines années représente un enjeu majeur. Nous ne nous défilerons pas, mais estimerons précisément quel doit être le soutien de la nation dans les années qui viennent.
Deuxièmement se pose la question de l’orientation. Plus il y a d’étudiants, plus il faut veiller à leur proposer des parcours de réussite et à éviter les échecs. Troisièmement, l’innovation pédagogique est nécessaire. Plus les étudiants sont nombreux à l’université, plus ils sont divers, et plus les façons d’enseigner doivent évoluer pour s’adapter à cette diversité. Enfin, même si 40 % des bâtiments universitaires ont moins de dix ans aujourd’hui, une problématique immobilière se pose, en termes de gestion et de rénovation du patrimoine, pour faire face à ces besoins.
Si la réponse est budgétaire, elle est donc plus généralement structurelle. Le livre blanc nous permettra de définir les éléments à suivre pour qualifier plus et pour qualifier mieux.