Intervention de Frédéric Reiss

Séance en hémicycle du 9 novembre 2016 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2017 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Reiss :

Madame la ministre, je souhaite vous interroger sur les dispositifs d’accompagnement qui complètent les enseignements obligatoires à l’école élémentaire. Je pense d’abord aux stages de remise à niveau qui sont proposés pendant les vacances scolaires aux élèves volontaires du cours moyen. Ces stages de cinq jours, à raison de trois heures quotidiennes, permettent une remise à niveau dans les matières fondamentales : français et mathématiques. Ils ont lieu dans les écoles, par groupes de cinq ou six élèves. À la fin du stage, l’évaluation des progrès de chaque élève est transmise à l’enseignant de la classe et aux familles. Madame la ministre, encouragez-vous ces remises à niveau peu dispendieuses et très appréciées ?

Par ailleurs, les activités pédagogiques complémentaires font partie des obligations de service des professeurs, qui les organisent et les mettent en oeuvre dans leur école. Néanmoins, les APC ne relèvent pas du temps d’enseignement obligatoire pour les élèves : elles s’ajoutent aux vingt-quatre heures hebdomadaires d’enseignement dues à tous et nécessitent l’accord des parents concernés. Un syndicat – le SNUIPP, pour ne pas le nommer – fait un grand lobbying pour remplacer les APC par du temps de concertation : quelle est votre position sur ce sujet ?

Les difficultés scolaires présentent des causes très diverses. L’apprentissage en classe entière ne convient pas toujours à tous. Lors que des élèves en difficulté bénéficiaient d’une aide personnalisée durant deux heures en plus de l’emploi du temps habituel, ce moment privilégié leur permettait de s’affranchir du regard des autres lorsqu’ils ne comprenaient pas une notion, de renforcer la relation avec le professeur et, bien entendu, de progresser dans la compréhension du programme scolaire.

La pédagogie différenciée, née il y a quarante ans de la réforme Haby, doit certes faire partie de la panoplie de base de tout enseignant, mais l’accompagnement personnalisé et le maintien de la classe entière me semblent complémentaires, de même qu’est essentiel l’accompagnement éducatif dans les écoles de l’éducation prioritaire ; à défaut, la demande de soutien scolaire privé – qui, lui, est véritablement personnalisé – augmenterait, ce qui entraînerait une dépense élevée pour les familles.

L’accompagnement personnalisé dès les premières difficultés n’est-il pas la réponse aux difficultés scolaires ? Pourquoi lui substituer à tout prix un accompagnement pour tous, dont l’efficacité ne me paraît pas évidente ?

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