Madame la ministre, l’école est le socle de notre République – nous en sommes tous d’accord. Elle est un lieu d’apprentissage, de transmission de valeurs, un espace de formation du citoyen de demain. Elle est un prodigieux ascenseur social qui apprend aux hommes à rester libres et, surtout, à mieux vivre ensemble.
Toutefois, prenons garde : n’en demandons pas trop à notre école. Elle ne peut pas corriger à elle seule tous les maux de la société. Pour que notre système éducatif fonctionne bien, harmonieusement, il faut en donner les moyens aux chefs d’orchestre locaux : je veux parler des chefs d’établissement.
Madame la ministre, ces précieux personnels sont très découragés. Redonnons leur confiance. Accordons-leur l’autonomie et l’autorité nécessaires pour mener à bien leur délicate mission. Soutenons-les dans ce qui est le coeur de leur métier : animer la communauté scolaire afin de permettre à chaque élève de s’y épanouir. Arrêtons de leur adresser continuellement des directives souvent difficiles à mettre en oeuvre. Reconnaissons la valeur de leur travail et donnons-leur enfin une rémunération à la hauteur de leurs importantes responsabilités. Ces irremplaçables serviteurs de la République ne sont pas suffisamment considérés.
Rappelez-vous du slogan de grands syndicats d’enseignants – le Syndicats national des instituteurs et la Fédération de l’éducation nationale – qui revendiquaient dans les années 1970 une « revalorisation matérielle et morale ». Madame la ministre, comment comptez-vous mettre cela en pratique pour nos personnels de direction ?