Madame la présidente, monsieur le ministre, messieurs les rapporteurs, chers collègues, nous discutons ce soir d’un budget en stabilité plutôt positive puisque, à périmètre constant, hors crédits exceptionnels ouverts en 2016 au titre de la COP21, ce budget est en hausse de 1,15 %.
À ce titre, nul ne peut contester le renforcement des moyens de sécurité. La lutte contre le terrorisme et la part qu’y prend la France le justifient pleinement. Ainsi, le plan de renforcement des moyens de lutte contre le terrorisme et de protection des communautés et intérêts français à l’étranger prévoit une dotation complémentaire de 60 millions d’euros, dédiée à la sécurité et à la création de 67 postes.
Ces moyens additionnels se déclinent autour de trois axes : protéger l’ensemble des emprises de la France à l’étranger, en particulier les réseaux culturels et d’enseignement ; renforcer les moyens alloués à la sécurité des Français de l’étranger, notamment en matière de réponse d’urgence aux crises ; enfin, consolider les crédits de coopération internationale antiterroriste.
Dans cet objectif, rappelons que l’une des principales évolutions de la mission, depuis 2012, concerne la priorité donnée à la sécurisation de nos emprises et à la protection de nos concitoyens à l’étranger, les crédits destinés à la sécurité ayant été multipliés par 2,5 sur la période.
Par ailleurs, nous poursuivons l’adaptation de notre réseau par une action déterminée et bien menée qui conduit, non pas à un affaiblissement de notre diplomatie, mais à sa plus grande efficience, et se traduit par un redéploiement des effectifs et des moyens vers les zones géographiques prioritaires.
Il faut néanmoins aller plus loin en ce qui concerne les organisations internationales et les opérations de maintien de la paix, dont les crédits diminuent de 11 %, par l’effet conjugué de la révision des barèmes de contribution et de la décroissance de certaines opérations de maintien de la paix. Alors que les organisations internationales sont en crise, le multilatéralisme n’est plus de mise : le concert des nations – près de 200 États membres dans l’Organisation des Nations unies –, sans chef d’orchestre et, le plus souvent, sans instruments, est devenu inaudible.
La baisse des moyens des opérateurs de diplomatie d’influence est aussi très regrettable puisque les moyens qui leur sont dévolus, hors crédits de sécurité, diminuent en moyenne de 3 % dans le projet de loi de finances pour 2017.