Madame, messieurs, bienvenue devant la mission d'information, qui s'intéresse ce matin aux effets du Brexit sur les activités bancaires et financières, les monnaies et les investissements. Nous rencontrerons aussi bientôt Mario Draghi.
Les milieux d'affaires londoniens ont clairement pris position, lors de la campagne référendaire, en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, et pour cause : Londres est la première place financière au monde et les services financiers représentent aujourd'hui 7,4 % du PIB et 4 % de l'emploi britanniques.
C'est le Royaume-Uni qui subira les conséquences les plus lourdes du choix fait par les électeurs, la chute de la livre n'en étant sans doute qu'un premier effet. Néanmoins, l'Union européenne, en particulier la zone euro, seront affectées également par l'incertitude engendrée par le retrait britannique, puis par le retrait lui-même. A contrario, la reconfiguration des marchés financiers européens créera des opportunités.
Quelles seront les conséquences du Brexit sur le secteur financier et les investissements, particulièrement s'il devait s'agir d'un hard Brexit ?
Alors que certaines banques européennes – je pense à la Deutsche Bank et à plusieurs banques italiennes – suscitent déjà des inquiétudes, que la croissance demeure trop faible et que la Banque centrale européenne a déjà utilisé des outils non conventionnels pour soutenir l'activité, comment la zone euro résistera-t-elle à ce choc ?
S'agissant des taux d'intérêt et du financement de l'économie de notre pays, quelles sont les perspectives qui se dessinent ?
Les institutions financières de la City vont-elles automatiquement perdre leur passeport européen ? La place de Londres pourra-t-elle continuer d'effectuer une grande partie des opérations financières, et notamment des opérations de compensation en euros ? Comment les services financiers auront-ils accès au marché unique ?
Quelle pourrait être l'ampleur des transferts d'activités financières et d'investissements vers le continent européen ? Certaines entreprises pourraient-elles décider de relocaliser leurs activités et leurs investissements aux États-Unis ou en Asie ?
Certaines mesures ont déjà été annoncées, mais comment la France s'organise-t-elle pour accueillir les établissements, les investisseurs et les activités jusqu'ici installés à Londres ? Quels types d'activités et d'investissements souhaitons-nous attirer ? Quelles sont nos forces et nos faiblesses par rapport aux autres places, notamment Francfort, Amsterdam et Dublin ? Quelles mesures sont prises dans ces pays ?
Voilà quelques-unes des questions qui se posent.