Ma question s’adresse à M. le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports.
Monsieur le ministre, la commission des affaires sociales a souhaité se pencher sur la question de la prévention spécialisée en créant une mission d’information dont je suis le président et ma collègue Kheira Bouziane-Laroussi la rapporteure. Le moment était particulièrement bien choisi et les nombreuses auditions que nous avons déjà conduites témoignent du fait que nous sommes très attendus sur ce sujet.
Les éducateurs spécialisés accomplissent depuis très longtemps un travail aussi difficile qu’indispensable pour aller à la rencontre des jeunes en difficulté, créer un lien de confiance avec eux et les aider à construire ou à reconstruire leur parcours.
La nécessité de ce travail sur le terrain réalisé par des professionnels bien formés est renforcée par les problèmes de radicalisation et de montée de la violence que nous connaissons. Nous demandons donc davantage aux éducateurs et nous avons raison, car ils ont beaucoup à apporter.
La prévention spécialisée traverse cependant un moment difficile. Les contraintes financières qui pèsent sur les départements les obligent en effet à faire des choix qui fragilisent cette action, laquelle, en l’état du droit, constitue une dépense non obligatoire pour les conseils départementaux.
Monsieur le ministre, il me semble que nous devons profiter de la crise existentielle que connaît la prévention spécialisée pour rappeler l’importance et l’utilité de cette institution, reconnaître que son action nécessite des moyens qui doivent être confortés et accompagner l’évolution du métier pour en faire un précieux outil face aux nouvelles menaces qui pèsent sur la jeunesse de notre pays.
J’insiste sur le fait qu’il s’agit d’un sujet qui dépasse très largement les clivages habituels. Vous avez d’ailleurs indiqué vous-même, le 29 avril dernier, que la prévention spécialisée était trop souvent le parent pauvre de la protection de l’enfance.
Puisque vous partagez ce constat, quelles actions votre gouvernement entend-il mettre en oeuvre pour donner à cette action une base légale plus solide et pour rassurer des associations inquiètes quant à l’évolution de leur financement ?