S’agissant tout d’abord de la politique en faveur du livre, que ce soit les lieux publics de lecture ou le soutien aux librairies que vous avez rappelé – à travers le plan Librairie lancé en 2012 –, je crois que nous avons un bilan dont nous pouvons collectivement nous réjouir. Nulle part ailleurs je ne connais de pays qui ait une politique aussi développée en faveur du livre.
Pour en venir plus précisément à la lecture publique, j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer dans mon intervention liminaire les mesures récentes qui ont été prises pour élargir les horaires des bibliothèques. Nous les soutenons parce que c’est le premier accès à la culture, à l’émancipation par le livre – et à titre personnel j’y suis particulièrement sensible, je sais ce que je leur dois –, et aussi le lieu de fabrication de l’imaginaire, un autre territoire majeur de la République trop souvent oublié. Nous avons mobilisé la dotation générale de décentralisation pour financer les coûts supplémentaires pour les bibliothèques qui étendraient leurs horaires d’ouverture. De plus, le ministère poursuit aussi la politique des « contrats territoire-lecture », très importants pour compenser les inégalités territoriales dans ce type d’accès à la lecture et qui bénéficieront de 500 000 euros supplémentaires en 2017, avec l’objectif de passer de 120 à 145 contrats à la fin de l’année prochaine.
Dans le même sens, nous avons intensifié l’opération estivale « Partir en livre » pour la jeunesse, qui a débuté dès l’année dernière et que nous avons reconduite et amplifiée cette année puisqu’elle a concerné 500 000 enfants, facilitant ainsi l’accès au livre à des enfants souvent en centres de loisirs et qui partent moins que les autres en vacances.
Enfin, toujours pour favoriser la lecture publique, nous nous sommes attachés à développer les services numériques dans les bibliothèques avec le développement du programme « Bibliothèques numériques de référence ».
Voilà quelques exemples qui témoignent de l’engagement de mon ministère en faveur de la lecture publique.
Je rappelle par ailleurs qu’un plan très important avait été lancé pour les librairies par Aurélie Filippetti en 2012. Une dernière mesure a d’ailleurs été prise en 2016 pour favoriser le lien entre bibliothèques et librairies pour leur permettre de passer plus facilement commande auprès de celles-ci et ainsi favoriser les synergies.
Mais le livre, c’est aussi, vous y avez fait allusion, le livre à l’étranger. Au salon du livre de Beyrouth, où j’étais il y a une quinzaine de jours, j’ai annoncé le renforcement de la politique de soutien à la diversité culturelle par le livre, avec deux éléments importants : le premier, c’est le renforcement des aides de l’État aux librairies francophones en général, plus particulièrement aux librairies francophones de référence car elles sont souvent des lieux majeurs non seulement de la présence du livre francophone mais aussi de la diversité culturelle, de la pensée et de la création à l’étranger ; le second, c’est un plan spécifique de soutien à la traduction entre les deux rives de la Méditerranée pour favoriser les échanges par le livre dans cet espace commun.