Intervention de Alfred Marie-Jeanne

Séance en hémicycle du 16 novembre 2016 à 22h00
Projet de loi de finances pour 2017 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlfred Marie-Jeanne :

Monsieur le président, madame la ministre, chers collègues, si j’avais une phrase pour tenter de définir et de décrire l’ambiance actuelle, je citerais volontiers celle de Martin du Gard que voici : « Plus l’heure est grave, plus on joue à cache-cache avec soi-même ».

En effet, les esprits sont ailleurs, tous branchés sur les présidentielles qui auront lieu en avril 2017 et les législatives qui suivront dans la foulée.

On parle d’ébranlement, voire de chambardement possible. L’incertitude règne. Dans ce contexte délétère, tout est permis. Et les promesses suivent allègrement la courbe des enchères.

Prenons çà et là quelques exemples concrets.

On prône l’égalité réelle, mais elle reste inachevée tant en matière de représentativité syndicale, hélas, que dans le domaine sportif.

On reconnaît l’importance des besoins en logements au regard des enjeux démographiques.

On précise que les sociétés d’économie mixte peuvent utiliser le crédit d’impôt pour financer des opérations dans le logement intermédiaire. Savez-vous que ces SEM sont toutes en faillite, et même en phase de liquidation ?

On vante les prouesses de LADOM, mais cette Agence de l’outre-mer pour la mobilité fonctionne comme un BUMIDOM – Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer – bis, puisque par ce biais, le dépeuplement de la Martinique continue de plus belle. En cette matière, la solution à préconiser est l’embauche prioritaire sur place, à diplôme équivalent.

Tout compte fait, on a stoppé l’élan, on a rétrogradé de plusieurs crans, on a diminué les moyens de façon drastique, puisqu’en réalité, contrairement à ce qui est proclamé, les crédits baissent de 2,2 % en autorisations d’engagement et de 3, 9 % en crédits de paiement. Plus grave encore, on a bloqué là où il existe quelques perspectives porteuses d’avenir.

Globalement, la situation est plus détériorée et critique qu’avant. Si en période de crise, on peut concevoir et admettre une dose de restrictions et d’austérité conséquente, pour autant il est inconcevable et irresponsable de l’aggraver de façon délibérée.

Dans ces conditions, s’il manque une voix à l’appel à l’unisson, souffrez que cette voix soit la mienne.

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