Intervention de Chantal Berthelot

Séance en hémicycle du 16 novembre 2016 à 22h00
Projet de loi de finances pour 2017 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChantal Berthelot :

Madame la ministre, consciente du contexte budgétaire dans lequel s’inscrivent nos discussions, je me dois de saluer une nouvelle fois la stabilité de ce budget pour 2017, et de vous en remercier. Celle-ci témoigne du maintien de l’engagement du Gouvernement dans nos territoires d’outre-mer.

Mais consciente également de la situation de mon territoire, je souhaite vous parler de la sombre actualité, d’une réalité qui frappe la Guyane depuis bien trop longtemps et pousse aujourd’hui les Guyanais à exprimer une colère légitime.

En 2015, nous avons eu à déplorer trente-huit homicides. Pour 2016, nous en sommes déjà à trente-neuf. C’est beaucoup trop, madame la ministre, et c’est pour cela que je suis là ce soir, car il m’a semblé nécessaire, dans cette enceinte de la République, selon le mot de notre Président, et face à la représentation de la nation, de rappeler qu’il ne devrait pas être possible que l’on meure chez soi, devant ses enfants, à cause d’une arme à feu. C’est pourtant ce qui est arrivé à un homme politique, semblable à nous, Patrice Clet, inhumé cet après-midi dans sa ville chérie de Sinnamary.

Cette insécurité est amplifiée par une situation sociale, sanitaire et économique au bord de l’implosion, caractérisée par des hôpitaux dépassés, une économie à bout de souffle et une immigration incontrôlée.

Mes chers collègues, cette réalité est intolérable et insupportable ! Il m’est impossible, impossible pour les Guyanais, de se réjouir des futurs succès d’Ariane 6 sur fond de misère et de drames humains.

L’État doit assumer et réaffirmer sa souveraineté au travers de l’exercice de ses compétences régaliennes. C’est tout le sens du Pacte d’avenir pour la Guyane que j’ai exigé ici même, il y a trois ans, dans le cadre d’une mission budgétaire sur l’outre-mer.

Les escadrons de gendarmerie doivent être consolidés, mais pas que… L’ensemble de la chaîne judiciaire doit enfin disposer des moyens nécessaires et indispensables à la réalisation de ses missions. Des mesures éducatives de prévention de la délinquance juvénile doivent également être renforcées. Face à la prolifération et à la circulation des armes à feu, une mission interministérielle a remis un rapport, et insisté sur la nécessité de procéder rapidement à un recensement des armes et de leurs détenteurs.

Madame la ministre, le Gouvernement est-il décidé à mettre en place une réglementation sur le permis de port d’armes en Guyane et surtout à s’engager avec et pour les Guyanais contre toutes les formes d’insécurité ?

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