Intervention de Maina Sage

Séance en hémicycle du 16 novembre 2016 à 22h00
Projet de loi de finances pour 2017 — Mission outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaina Sage :

Merci, monsieur le président, de nous laisser un peu de temps sur ce sujet au coeur de l’actualité. Nous avons besoin d’en parler et, surtout, d’être unis.

Madame la ministre, il ne s’agit pas de pointer du doigt le nouveau dispositif que vous avez mis en place. Certes, il est insuffisant, mais il est tout à fait pertinent, comme je vous l’ai dit à plusieurs reprises. Je remercie le Gouvernement pour son ouverture sur ce sujet.

Je rappelle tout de même que le Président de la République, en visite dans notre collectivité, s’était engagé à ce que la Polynésie soit éligible au Fonds vert. Nous avons travaillé ensemble toute l’année pour trouver comment réaliser cette promesse. Cependant, nous nous sommes arrêtés à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Tous les communiqués de presse que vous avez envoyés et le rapport spécial publié aujourd’hui dans le cadre du projet de loi de finances évoquent un mécanisme de type Fonds vert, pour des programmes d’atténuation en faveur des énergies renouvelables, mais ne parlent pas des abris de survie.

Ces abris de survie renvoient à une tout autre réalité. Mes chers collègues, j’essaie de vous sensibiliser à cette question, parce qu’il est certain que ce qui se passe dans nos territoires va aussi se passer dans les vôtres… Certes, les atolls sont prioritaires, parce qu’ils ne comportent pas de montagnes et qu’ils sont menacés par l’acidification des océans. J’ai assisté à plus d’une vingtaine de conférences sur ce sujet : la désoxygénation de nos océans est une réalité, elle est mesurée par les scientifiques et s’aggrave de jour en jour. Des actions ont été mises en place en vue d’une déplastification des océans, car 30 % à 40 % des déchets qui s’y trouvent sont composés de matières plastiques. Aujourd’hui, les microparticules et nanoparticules de plastique sont en train de contaminer l’ensemble de nos océans. Les phénomènes d’inondation et de sécheresse s’intensifient, de même que les phénomènes cycloniques, qui génèrent des houles. Sur nos îles dépourvues de montagnes, ces houles touchent d’abord les populations : c’est pour cela que je vous parle des politiques d’adaptation.

Sur la mise en place d’un mécanisme de type Fonds vert, nous sommes d’accord, madame la ministre : nous soutenons ce dispositif exceptionnel et nous vous en remercions. Cependant, il ne traite pas de l’adaptation. Je ne voudrais pas qu’on fasse croire aux populations que ce dispositif permettra de construire des abris de survie. Cela n’aurait aucun sens !

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