Pas du tout, monsieur le ministre, ce sont les chiffres de l'ONU. Vous pouvez critiquer l'ONU, ce sont ses chiffres. Parmi les 250 000 disparus répertoriés, il y a des Français et, pour l'un d'entre eux, une procédure judiciaire a été engagée. Ces 250 000 personnes ont disparu, sans laisser de trace, dans les prisons du régime. Quant aux réfugiés, sunnites dans leur écrasante majorité, ils sont quatre millions à avoir fui le régime. Ils n'ont pas fui Daech ou l'ex-Jabhat al-Nosra, ils ont fui le régime. Ils se répartissent de la manière suivante : 1,2 million au Liban, ce qui entraîne les conséquences que vous connaissez ; 1,2 million en Jordanie ; 2 millions en Turquie ; des centaines de milliers en Europe, au Canada, etc. Enfin, il y a entre 6 millions et 8 millions de personnes déplacées. Ces personnes ne peuvent plus habiter chez elles, pour des raisons qui ne tiennent ni à Daech ni à Jabhat al-Nosra.
Tous ces faits disent que, depuis cinq ans, la population syrienne est soumise à un régime politique qu'elle rejette à une écrasante majorité.